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mercredi 4 novembre 2020

Pénibilité : vraiment ?

 

 

Vous le savez maintenant : j'aime me faire du mal. Tous les ans, j'épluche attentivement le bulletin de la CARPIMKO.

Il y a toujours des choses intéressantes et amusantes dedans. Souvent, j'y trouve aussi des sources d'énervement. Attention, ce bulletin est mauvais pour vos artères. C'est un ascenseur émotionnel.

 

Premier énervement : le rappel de notre captivité.

Depuis plusieurs années, dès la page 2, le bulletin nous rappelle que nous sommes obligés d'être clients de la CARPIMKO. Quoi que dise l'Europe sur la liberté de s'assurer où on veut. On s'assoit sans vergogne sur la liberté.

 

Deuxième énervement : une hausse déguisée.

Regardez le haut de la page 3.

 

En résumé : sous 41 136 €, le régime de base nous taxe à 10,1 %. Au-dessus, c'est 1,87 %.

Le problème, c'est que tous les ans, cette frontière entre enfer et paradis monte. L'an dernier, elle était à 40 524 €. L'année d'avant : 39 732 €.

Autrement dit : tous les ans, des euros taxés à 1,87 % deviennent des euros taxés à 10,1 %. Même pas besoin d'augmenter les taux ! Il suffit de laisser l'enfer grignoter le paradis en silence. Pratique. Heureusement que nos lettres-clés augmentent aussi tous les ans !


Mais relativisons : ces turpitudes ne sont rien à côté de la vague scélérate des 28 % qui aurait déferlé sur nous, si le coronavirus ne nous en avait pas protégés. A quelque chose, malheur est bon. Pour l'instant, on ne nous casse pas un genou en nous tendant une béquille en mousse (la baisse de la CSG potentiellement inconstitutionnelle). Tout ça reste dans les limbes.

Alors faisons comme Madame François en page 2 : arborons une tenue estivale en novembre et sourions.

 

Oui sourions, d'autant qu'il y a aussi toujours quelque chose d'amusant dans ce bulletin.

Cette fois, c'est l'affaire de la pénibilité.

La CARPIMKO a payé au cabinet Stimulus une étude sur la pénibilité. Les auxiliaires médicaux ont été "nombreux" à y répondre (cf page 2). On ne sait pas combien, ni si ce sont les plus concernés qui ont répondu.

La FNO elle-même nous avait appelés à y participer au début de l'été :
https://fno.fr/actualites/pratiques-professionnelles/carpimko-enquete-penibilite/

La CARPIMKO nous écrit que cette étude n'est toujours pas terminée, 4 mois après. Si elle finit par paraître, il faudra la lire pour savoir si elle est représentative des auxiliaires médicaux qui trouvent leur métier pénible, ou si elle est représentative de tous les auxiliaires médicaux.

But : permettre à nos syndicats "de négocier d'éventuelles avancées sur le sujet, dans le cadre de la réforme des retraites si cette dernière refait surface ou dans un autre cadre".

Donc avant même la parution de l'enquête, la CARPIMKO entérine l'idée de la pénibilité des métiers paramédicaux en libéral.

Tout cela reste extrêmement hypothétique, ce qui peut se comprendre. Il fallait bien commencer par quelque chose. Cela dit, je comprends mal que l'argent de nos cotisations obligatoires (donc de l'argent public) serve à financer des revendications syndicales corporatistes.

Reste à savoir comment cette idée de pénibilité sera reçue. Je peux d'ores et déjà vous donner une idée de la réaction de mes propres fils :

Vous voyez, la CARPIMKO n'amuse pas uniquement ses clients.

Il sera probablement plus difficile de faire admettre la pénibilité de l'orthophonie que celle des infirmiers ou des kinés. Et de toute manière, même si cela débouche sur de nouveaux droits, gageons qu'ils seront financés par... nous. C'est ce qui est en train de se passer avec la suppression du délai de carence de 90 jours : l'URSSAF va nous imposer une nouvelle cotisation (source : le PLFSS 2021).


Finissons par une autre blagounette dont la CARPIMKO a le secret.

En 2022, il y aura des élections pour renouveler le Conseil d'administration de la caisse.

On nous annonce que pour la première fois, le vote électronique sera instauré. La CARPIMKO est plus honnête qu'Apple : les iPhone 12 sont vendus sans chargeur pour protéger la planète, officiellement. La CARPIMKO nous fera voter par internet parce que le papier avait "un coût financier et écologique".

C'est tout de même amusant, parce que ça fait 40 ans qu'elle aurait pu y penser. Le Minitel a été commercialisé en 1980.

 

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