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mercredi 15 janvier 2020

CARPIMKO : combien de retraite par mois ?



En ces temps incertains où la réforme des retraites occupe nos esprits, il est bon de s'arrêter sur du tangible.

Le tangible, c'est l'état actuel de la CARPIMKO. On a toujours l'impression de trop payer. On sait aussi que la retraite moyenne des paramédicaux atteint péniblement 846 € nets. C'est une donnée de la CARPIMKO, piochée dans son bulletin de 2017. Elle a arrêté de communiquer sur ce chiffre dans ses dernières publications. Trop déprimant, peut-être...

La moyenne, c'est donc 846 € par mois.

Ca paraît sidérant. Mais vous, combien pouvez-vous espérer dans le système actuel ? Si vous arrivez à l'estimer facilement, vous saurez ce que vous perdrez ou gagnerez quand la réforme sera entérinée.

Je vais vous montrer comment faire ça très facilement, en prenant deux exemples.

Déjà, rappelons-nous les bases :
  • Nous avons trois régimes de retraite obligatoires (ce mot me hérisse le poil, mais enfin il paraît que les Français sont attachés à ce carcan) : base, complémentaire et ASV. Ce dernier est un mini-avantage conventionnel, parce que l'Assurance Maladie verse environ deux tiers de la cotisation pour nous. Mais ça joue sur des montants ridiculement bas, surtout depuis l'horrible réforme de 2008.
  • Ces trois régimes fonctionnent déjà avec des points qu'on accumule chaque année et qu'on transforme en euros à 67 ans, voire plus tôt si on accepte les pénalités.
  • Aujourd'hui, le point du régime de base vaut 0,569 €. Le point du régime complémentaire vaut 19,88 €. Celui de l'ASV vaut 1,32 €. Ce sont les montants de l'an dernier, parce que la CARPIMKO ne les a pas encore mis à jour.
  • Plus on travaille, plus on cotise, et plus on accumule de points. Mais vous allez voir que ce n'est pas linéaire.
Comment calculer sa retraite CARPIMKO ?

Facile. Du moins, si votre activité est assez régulière.

Reprenons Paul et Maud, les paramédicaux virtuels que j'avais inventés pour un récent article sur la réforme (voir ici). Paul gagne régulièrement 30 000 € par an, soit 2 500 € par mois, comme un orthophoniste moyen. Il met 2 000 € dans des assurances Madelin. Maud gagne 60 000 € et met 3 000 € dans du Madelin.


Entrons les chiffres de Paul dans mon application pour smartphone (voir ici pour Android, ici pour iPhone). A la place de 30 000 et 2 000, vous pouvez bien évidemment mettre vos propres chiffres, issus de votre dernière déclaration 2035. Si vous êtes en régime Micro-BNC, mettez juste 66 % de votre recette.



Appuyons ensuite sur mon merveilleux ordinateur de poche Casio des années 80 (j'ai appris à programmer sur ces machines). Et découvrons où tout cela mène notre collègue virtuel :


Comme vous le voyez, Paul a payé 5 975 € à la CARPIMKO, en incluant le régime invalidité-décès. Il a engrangé 38 € de retraite nette par mois.

Cela signifie que s'il fait ça pendant une carrière pleine de 43 ans, sa retraite nette sera de :

43 x 38 =  1 634 €
Il sera loin de ses 2500 € actuels. C'est une grosse baisse de revenu. Bien évidemment, ce montant sera réévalué en fonction de l'inflation, comme l'AMO, l'AMK et l'AMI. Suivre le coût de la vie, c'est la moindre des choses, non ?




C'est la moindre des choses pour la plupart des Français, mais pas pour les paramédicaux conventionnés.

En même temps, 1 634 €, c'est nettement plus que les 846 que la CARPIMKO verse en moyenne. Et ce n'est pas une erreur de l'application : c'est dû au fait que les retraités actuels n'ont pas souvent eu  une carrière complète. Et même à l'avenir, il n'est pas dit que nous fassions tous 43 ans dans le même métier (d'autant que les pouvoirs publics se chargent de nous dégoûter de tous les métiers où on s'occupe des gens).

Maintenant, entrons les chiffres de Maud dans ma petite appli. Ça donne ceci :


Comme je vous le disais, la CARPIMKO n'est pas linéaire. Maud paie 8 236 €. C'est 1,4 fois ce que paie Paul, alors qu'elle gagne deux fois plus que lui.

La pension acquise est aussi 1,4 fois plus haute : si Maud maintient son activité pendant 43 ans, elle atteindra 43 x 52 = 2 236 €. Pour elle, le départ en retraite sera encore plus catastrophique que pour Paul, s'ils n'épargnent pas à côté.

Moralité, plus on gagne, plus la CARPIMKO nous laisse libres de constituer une retraite par capitalisation. C'est un système que j'aurais aimé voir durer : il offrait une liberté et une responsabilité rares dans ce pays. Les choses étant ce qu'elles sont ici, il était difficile d'espérer plus de liberté que cela.


Et si mon activité n'est pas régulière ?
Là, c'est évidemment plus compliqué. Vous avez deux solutions :
  • Entrer 43 revenus différents dans l'appli.
  • Demander une estimation à la CARPIMKO, en bas de votre espace perso :




Mais à quoi sert l'appli si la CARPIMKO peut estimer elle-même notre future pension ?

Elle sert à effectuer des simulations et à vérifier les appels de cotisations de la caisse. Elle permet de voir comment vont évoluer nos cotisations et nos droits à pension si nous décidons d'ajouter ou de supprimer une journée de travail hebdomadaire, par exemple.

Et en l'occurrence, elle montre que même si la réforme des retraites n'existait pas, la CARPIMKO nous permettrait de vivre chichement à 67 ans, mais de vivre quand même... pour autant que nous ayons une carrière complète.

Tous ces calculs seront à refaire quand nous saurons enfin à quelle sauce le régime universel nous aura mangés. Cet article me servira de base de comparaison, pour savoir si la présidente de la FNO a raison de parler de réforme "favorable".

mercredi 8 janvier 2020

TUTO : Comment connaître votre taux de cotisation CARPIMKO



Dans sa vidéo du 6 janvier 2020 (voir ici), la FNO a expliqué qu'en moyenne, les orthophonistes reversaient entre 18 et 20 % de leurs revenus à la CARPIMKO, pour financer les pensions de nos aînés. Elle a calculé que dans ces conditions, la réforme des retraites en cours nous était "favorable", grâce à une baisse de l'assiette de la CSG. Nous passerons à 28 % de cotisations sans douleur, selon elle.

Mon article d'hier montrait que cette moyenne de 18-20 % n'était pas celle de tout le monde (voir ici) et que la vidéo de la FNO négligeait une partie de la profession, qui pouvait se sentir abandonnée.

En outre, la présidente de la CARPIMKO dit que la compensation de la hausse démentielle des cotisations retraites (par la CSG) est dangereusement friable, comme une falaise normande.

Ceci devrait inquiéter la FNO et la FFPS, même en négligeant ceux qui ne sont pas à 18 % de CARPIMKO.

Aujourd'hui, une question vous hante peut-être : 

Suis-je moi-même à 18 %, pour bénéficier de la compensation totale et friable ?

Voici comment le savoir, sans utiliser mon appli pour smartphones.

Si vous n'avez pas votre avis de CARPIMKO sous la main, vous pouvez aller le chercher sur carpimko.com.

Ensuite, cliquez ici :



Entrez vos identifiants, puis cliquez ici : 


Vous pourrez télécharger votre dernier appel de cotisations. Et là, vous obtiendrez deux données importantes :

- Donnée 1 : le total de votre cotisation de l'année
- Donnée 2 : votre revenu (bénéfice + contrats madelin).








Pour connaître votre taux actuel de cotisation retraite, la formule est la suivante :

(Donnée 1 - 670) / Donnée 2 x 100

J'ai retiré les 670 € du régime invalidité-décès parce qu'on continuera à nous ponctionner cette cotisation après la réforme. Il est bien possible qu'il faille retirer aussi l'ASV du calcul, j'affinerai le calcul quand j'en serai sûr. Ca ne change pas grand-chose, étant donné la faiblesse de ce troisième régime.

Exemple : 

- Donnée 1 = 7 036 €
- Donnée 2 = 40 000 €
- Taux de retraite CARPIMKO = (7036 - 670) / 40 000 x 100 = 15,9 %

Dans cet exemple, vous savez que si la baisse de la CSG ne compense qu'à hauteur de 18 %, vous perdrez 2,1 % de votre revenu dans cette affaire qui vous est décrite comme "favorable".



C'est comme si l'AMO baissait : il faudra travailler plus pour gagner autant. Mais ça reste favorable pour un orthophoniste moyen, alors tout va bien !

Ensuite, vous pourrez affiner vos calculs en considérant un éventuel différentiel d'impôt sur le revenu. Ce seront des calculs à faire quand la réforme et ses décrets d'application seront publiés.



Merci à Marion pour l'info sur l'ASV.






mardi 7 janvier 2020

Les orthophonistes invisibles



La FNO, seul syndicat représentatif des orthophonistes français, a publié hier une vidéo très intéressante sur sa politique face à la réforme des retraites en cours :

https://vimeo.com/383083171


Le titre était prometteur :

"Réforme des retraites : Quelles actions pour la protection des orthophonistes"

En cette période où beaucoup de gens ont le sentiment que tout va à vau-l'eau, la demande de protection l'emporte partout sur l'esprit de conquête. C'est bien triste. Nous devenons un peuple timoré, qui a besoin de lignes Maginot. Les politiques l'ont bien compris : l'Etat et l'Europe sont censés nous protéger de la mondialisation, qui serait mauvaise par essence.


Cette fois, c'est la FNO qui dit qu'elle agit pour notre protection. Alors regardons dans le détail ce qu'elle nous annonce.


Elle commence par rappeler qu'elle nous protège, tout en défendant la solidarité nationale. Rappelons que la CARPIMKO se montre déjà très solidaire : sur le régime de base, 57 % de nos cotisations partent à la CNAVPL ! Seuls les 43 % restants sont utilisés pour les pensions des retraités paramédicaux et pour le fonctionnement de la CARPIMKO.

A 1 min 50, la vidéo affiche cette phrase a priori encourageante :

Sous cette phrase, il y a malheureusement l'acceptation du principe de base : notre montée à 28 %. Une fuite en avant dans la retraite par répartition, qui n'est qu'une pyramide de Ponzi (voir cet article qui reste d'actualité 11 ans après).

Nous fuyons donc, pour autant que ce soient les autres qui paient.

Mais qui va payer cette fuite en avant ?

L'Assurance Maladie, grâce à une baisse de la CSG :


Tout le raisonnement rassurant de cette vidéo est dans la barre verte : au total, nous ne paierons pas plus. Nous serons même gagnants en impôt sur le revenu. L'Assurance maladie qui nous fait vivre y perdra des plumes, mais ça n'émeut pas grand-monde.

Ce qui émeut la directrice de la CARPIMKO (cf son édito du mois dernier), en revanche, c'est la non pérennité de cette baisse de la CSG. Elle n'a pas tort : les gouvernements adorent jouer avec la fiscalité. D'ici quelques années, on pourra nous réduire l'abattement de l'assiette, ou augmenter le taux de la CSG, voire les deux. 

Un futur gouvernement "progressiste" pourra aussi nous expliquer qu'il est juste, équitable et solidaire de transformer la CSG en impôt progressif. Cette idée redoutable est dans l'air depuis des années. Plus vous travaillerez, plus le taux de la CSG sera important. L'équité, chez nous, c'est plus souvent le découragement organisé que l'égalité des chances.

Autre gros problème dans cette vidéo : tout part de l'idée que nous serions déjà entre 18 et 20 %. La présidente de la FNO en conclut même que cette réforme nous "paraît favorable", dans ses voeux (voir ici).


Or, ça dépend. 


 J'ai tout de suite tiqué sur ces deux pourcentages. Ce matin, j'ai repris mon application de calcul de cotisations (voir ici pour Android et ici pour iPhone) et j'ai rempli ce petit tableau :



J'ai retiré les 670 € de régime invalidité décès, qui n'ont rien à voir avec la retraite et qu'on continuera à payer ensuite, en plus des 28 % de retraite.

On retrouve effectivement des pourcentages similaires à ceux qu'évoque la FNO dans les tranches basses de revenus (rappelons que l'assiette actuelle, c'est le bénéfice + les assurances Madelin). Mais ceux qui travaillent davantage cotisent moins, à l'heure actuelle. Pas en valeur absolue, évidemment, mais en pourcentage.

Ceux-là sont complètement invisibles dans la vidéo. Négligés. Abandonnés.

Comment les écarts actuels sont-ils possibles ?

Ils sont dus aux cotisations forfaitaires de la CARPIMKO. Rien que sur le régime complémentaire, elle nous a pris 1624 € l'an dernier, quels qu'aient été nos revenus. Alors évidemment, ceux qui travaillent davantage peuvent amoindrir le poids relatif de cette somme.

Mais c'est injuste, non ?



Non. La CARPIMKO nous force tous à constituer un socle incompressible de cotisations, et donc de pensions. Libre ensuite à ceux qui peuvent cotiser davantage de se fabriquer une retraite supplémentaire en épargnant. La création du plan d'épargne retraite (PER) est une bonne nouvelle, à cet égard.

Mais de toute manière, aucun orthophoniste ne peut avoir un bénéfice de 60000 ou 80000 €, si ?

C'est tout à fait faisable, sans devenir un margoulin. Prenons 80 000 €, par exemple. Dans cette zone de revenus, les charges fixes pèsent moins lourd. On peut les estimer à un tiers. Il faut donc que la recette soit à 120 000 €. Sur 45 semaines, ça représente 89 AMO 12. Très faisable en travaillant 5 jours et demi par semaine, avec des périodes à 110 actes et d'autres à 70. C'est d'ailleurs bon pour l'accès aux soins, même si la FNO a décidé que nous n'étions pas responsables de la pénurie.

Il est clair que peu d'orthophonistes atteignent ce type d'activité. Mais est-ce une raison pour les abandonner en rase campagne, en ne parlant que de ceux qui sont à 18 ou 20 % de CARPIMKO ? On oublie même ceux qui se trouvent à 40 000 ou 50 000. Faut-il se réfugier dans le bas de la classe moyenne pour mériter un peu d'attention ?

En définitive, on peut retenir plusieurs points de cette vidéo :
  • Nos représentants sont d'accord avec la fuite en avant dans la retraite par répartition, qui consiste à nous faire travailler de janvier à avril pour les retraités. Tous les ans. Et ensuite nous travaillerons pour l'URSSAF, le fisc, les collectivités locales. Puis un peu pour nous à la fin de l'année. Vu comme ça, ça donne envie...
  • Ils acceptent une compensation par la CSG qui affaiblit l'Assurance Maladie et qui pourra être démolie n'importe quand par la suite. Les avocats l'ont bien compris.
  • Ceux qui travaillent davantage sont abandonnés, dès à présent. On n'évoque même pas leur cas, on fait comme si tout le monde était à 18 ou 20 % de CARPIMKO. On va donc réduire leur revenu sans vergogne et sans remords.

Alors que faire ?


Nous sommes encore libres. Libres de changer de métier et/ou de pays (moins facile). Cette vidéo montre bien l'état d'esprit de ceux qui nous représentent. Rien ne pourra le changer. Les solutions sont donc individuelles, comme toujours. Il faudra faire ses calculs et mettre en balance tous les avantages de notre situation. 

Ce n'est pas qu'une vulgaire question d'argent. C'est aussi une question philosophique, finalement. Faudra-t-il accepter de faire toujours plus d'efforts pour les baby boomers qui ont si peu cotisé pendant leur carrière (voir cet article où je comparais 1990 et 2015) ? Et faudra-t-il rester dans un pays timoré qui (dys)fonctionne de cette manière ?

Si le fait d'être orthophoniste et de vivre en France reste incontournable, il faudra accepter la nouvelle situation sans râler. Et s'y adapter. Ce sera notre choix.

Sinon, il faudra en tirer les conséquences.

lundi 23 décembre 2019

TUTO Orthomax : comment décoincer la télétransmission

Depuis vendredi, vous ne pouvez peut-être plus télétransmettre. Le logiciel tente de recevoir les ARL et RSP, puis échoue en disant que le délai est dépassé. Et du coup, il ne cherche même pas à envoyer les feuilles de soins électroniques : il se met en rideau dès que la réception échoue. Impossible d'envoyer sans recevoir avant.

Fort heureusement, Logicmax vient de nous donner l'explication ! Je n'ai même pas eu besoin de les appeler.

C'est Inter-AMC, le réseau de mutuelles, qui fait tout débloquer avec des fichiers dont l'intitulé commence par "conv".

Voici comment nettoyer.

D'abord, si vous avez oublié quelle est votre adresse de messagerie, vous pouvez vous rafraîchir la mémoire en cliquant ici :


Puis sur cet onglet :


Maintenant, vous savez d'où viennent vos mails. J'espère que vous avez retrouvé le mot de passe, parce qu'il n'est pas affiché. Le mien date de l'an 2000, l'année où nous avons commencé à télétransmettre. Heureusement, je l'ai encore en tête.

Ensuite, il faut se connecter par le web. Etant chez Freesbee, qui a ensuite été racheté par Alice, je peux utiliser le webmail d'Alice :





Ensuite, je me retrouve sur cette interface, où je peux mettre tous les fichiers "conv" dans la corbeille :


Et hop, c'est reparti comme en 14 : Orthomax fonctionne !

jeudi 19 décembre 2019

Comment défiscaliser en fin d'année



Vous avez fait une bonne année 2019 et vous vous dites que le fisc va vous matraquer dès qu'il va s'en apercevoir ? 


Il reste peu de temps sur 2019. Que faire ?

Pour défiscaliser en fin d'année, vous ne pouvez plus acheter un appartement en loi Pinel ou emprunter pour acheter des parts de SCPI Malraux, par exemple.

Vous pouvez encore donner à une association d'utilité publique ou à un parti politique. Vous récupérerez 66 % du montant l'an prochain, en réduction d'impôt. L'Etat français abonde très généreusement sur les dons. La limite du montant à verser, c'est 20 % vos revenus nets imposables.

Bon, évidemment, il y a quand même 34 % du don que vous ne reverrez jamais.


Passons donc à la solution moins altruiste.


Il est encore temps d'agir. Surtout si vous avez déjà un contrat Madelin, un PERP (plan d'épargne retraite populaire) ou le nouveau PER (plan d'épargne retraite).

J'ai récemment parlé du PER dans un article (cliquez ici). Je pense lui consacrer une formation entière au début de l'année prochaine : c'est un outil bien plus attirant que le Madelin et le PERP et il faut que nous soyons en mesure de nous l'approprier, en comprenant tous ses avantages et ses limites. Je ne reviens pas dessus pour l'instant, d'autant que le principe est le même concernant la défiscalisation en fin d'année.


Vous pouvez faire un gros versement exceptionnel sur votre contrat d'épargne retraite. 


Le contrat retraite Madelin et le PERP sont nos outils traditionnels d'épargne retraite depuis des années : le Madelin depuis les années 90, le PERP depuis les années 2000. Le premier (voir cet article) est réservé aux indépendants. Le second (voir cet article) est ouvert à tous.

Prenons un exemple. Si vous êtes dans la tranche d'imposition à 30 % et que vous versez 5000 € sur votre contrat Madelin, là, tout de suite, en décembre, alors votre impôt 2019 baissera de :

5 000 x 30 % = 1 500 €

Vous récupérerez ces 1500 € à l'automne 2020, lors de la régularisation du prélèvement à la source 2019 (actuellement vous versez les acomptes 2019).

Autrement dit, vous aurez placé 5000 € qui rapporteront comme tels, si vous avez un contrat sans frais d'entrée. Mais vous n'aurez réellement déboursé que 3500 €. Intéressant, non ? 

Evidemment si vous êtes dans la tranche à 14 %, c'est moins bien : vous tombez à 700 €. Et si vous êtes non imposable... vous ne lisez probablement pas cet article.

Attention au dispositif anti-abus, concernant les versements sur un PERP en 2019 : si vous avez réduit vos versements sur votre PERP en 2018, alors la déduction 2019 sera divisée par deux. L'Etat considère que vous avez cherché à optimiser l'année blanche et il vous tape sur les doigts. Heureusement, cette sanction ne concerne ni les contrats Madelin, ni les PER.

Comment connaître sa tranche marginale d'imposition ?

C'est une donnée indispensable, à laquelle je pense à chaque fois que j'achète quelque chose pour le cabinet. Vous pouvez connaître facilement votre tranche en lisant cet article, tout y est expliqué :


Comme vous le voyez, c'est très simple si vous êtes célibataire. Sinon, il faut inclure le quotient familial dans le calcul. L'impôt sur le revenu n'est pas individualisé pour l'instant en France.


Y a-t-il un maximum ?




Bien sûr. La défiscalisation, ce n'est jamais open bar. Il faut s'intéresser à son "disponible fiscal", qui dépend de son revenu et des autres contrats qu'on peut avoir.

Concernant le Madelin, cette page vous calcule le plafond :


Si vous avez un PERP, vous trouverez votre plafond ici :


Si vous venez d'ouvrir un PER, je n'a pas trouvé de site calculateur du plafond. Vous trouverez la formule sur la page 2 d'un PDF de la MACSF : cliquez ici.


Sur quels fonds du contrat dois-je mettre l'argent ?

Ça, c'est à vous de voir en fonction de votre stratégie patrimoniale et de votre goût du risque.

Vous pouvez répartir votre apport de fin d'année entre :
  • le fonds en euros du contrat, qui ne rapporte presque rien, qui finance l'endettement de la France, mais qui est plus sécurisé ;
  • les fonds en actions et en obligations, pas sécurisés mais dont le risque varie en fonction du cycle économique et de leur thématique d'investissement (ex : les fonds sur les pays émergents sont généralement plus risqués que les fonds qui se portent sur les dividend aristocrats, qui sont des sociétés qui versent régulièrement des dividendes généreux) ;
  • les ETF et les SCPI, s'il y en a dans l'offre du contrat (je ne détaille pas ça ici, ça nous emmènerait trop loin et j'en ai souvent parlé sur ce blog).
Rappelez-vous que plus vous êtes jeune, plus vous pouvez vous permettre de prendre des risques. Les actions sont très risquées à court terme, mais les fonds en euros vous assurent un rendement anémique pour très longtemps.
Vous pouvez aussi faire confiance à la gestion pilotée du contrat, s'il y en a une. Un professionnel choisira la répartition pour vous.


Faut-il encore verser sur un PERP ou un contrat Madelin ?

On peut se poser la question, tant le PER se montre plus attirant que les deux anciens dispositifs. Alain Madelin a pris de la bouteille ; sa loi aussi. Mais déjà, certains contrats anciens vont s'auto-transformer en PER en 2020. Swisslife va le faire, par exemple, pour son contrat Madelin.

Ensuite, il y aura des possibilités de transfert. Donc l'argent ne sera pas immobilisé sur une voie de garage, au cas où la compagnie d'assurance laisserait votre vieux contrat vivoter.


Quelle est l'utilité sociale de le défiscalisation ?

On peut se dire que les dons à des associations sont nettement plus utiles à la société que les apports sur un contrat d'assurance retraite. Évidemment, quand on donne 5000 € à Oxfam, on sait qu'on récupère 3300 € en impôts et qu'on lutte contre le capitalisme.

Dans le cas d'un apport sur un contrat de retraite, l'utilité est moins évidente, forcément. Mais vous pourrez vous regarder fièrement dans la glace, malgré tout :
  • Vous aiderez votre pays à finir ses fins de mois si vous placez sur le fonds en euros.
  • Mieux :  vous financerez l'économie réelle si vous placez sur des fonds en actions, des ETF et/ou des SCPI de rendement. L'économie réelle, c'est ce qui crée les vrais emplois et ce qui finance tout le système social. Financer les déficits de l'Etat français, c'est bien, mais ça l'encourage quand même à continuer la dérive qu'il a amorcée dans les années 70.
  • Encore mieux : vous pourrez choisir des fonds ISR (investissement socialement responsable), si votre contrat en propose.
En résumé :