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mercredi 17 mars 2010

FCPI et FIP : attention aux frais




Je vous ai déjà parlé des FCPI (fonds communs de placement dans l'innovation) et des FIP (fonds d'investissement de proximité), qui sont entre autres des niches fiscales. Je reçois souvent des publicités qui m'incitent à en acheter des parts. Ils permettent de réduire l'impôt sur le revenu et l'impôt sur la fortune (pour les bienheureux qui le paient). Pour plus de détails sur ces dispositifs a priori attirants, vous pouvez relire mon article du 4/12/2008.

Les Echos ont publié récemment les résultats d'un rapport de l'inspection générale des finances, qui incite à se montrer extrêmement circonspect : l'avantage fiscal serait largement avalé par les frais en tout genre que supportent ces placements.

Comme souvent en défiscalisation, une fois que le client est ferré, il est trop tard. Alors autant savoir avant où on met les pieds. Le but de l'Etat, en vous octroyant des avantages fiscaux, est de vous faire placer votre argent dans des domaines que vous auriez jugés trop risqués sans cela. L'idée est la même avec le dispositif Scellier dans l'immobilier, par exemple : il a été mis en place pour faire revenir les épargnants vers les constructions neuves, au moment où cette filière s'effondrait. Mais rappelons que la défiscalisation ne doit jamais être une fin en soi. C'est une cerise sur le gâteau, qui vient parfois couronner un placement réussi. Si vous perdez l'avantage fiscal en cours de route, vous vous retrouvez juste avec un placement à risque.

Les FCPI et les FIP peuvent-ils être des placements réussis ? En tant que pur Normand, je ne peux répondre que "peut-être", après avoir lu l'article des Echos :

Les fonds communs de placement innovation et les fonds d'investissement de proximité supportent en moyenne des frais égaux à 38% du montant de leur investissement initial révèle un rapport de l'Inspection générale des finances.

"Les produits défiscalisants sont vendus trop cher", constate un rapport de l'Inspection Générale des Finances (IGF) qui a été publié récemment. "Sur une durée de détention de huit ans, le montant total des frais prélevés représente en moyenne 38% de l'investissement initial". La mission a estimé le taux de frais annuel moyen (TFAM) pour un échantillon de 25 fonds dont la période de souscription s'est achevée après le 20 juin 2007 et ouvrant donc droit à la réduction d'ISF prévue par la loi TEPA.

Les frais condamnent la rentabilité

Plus les frais sont élevés, plus la rentabilité doit être élevée pour amortir ces frais. "Ainsi, sans l'avantage fiscal, pour offrir une rentabilité équivalente aux placements sans risque du type obligataire, ces produits devraient afficher un rendement au moins supérieur à 10%", souligne le rapport.
On s'explique ainsi beaucoup mieux pourquoi les FCPI qui sont arrivés à leur échéance n'ont pas délivré des performances plus intéressantes. Sur des durées de 8 à 10 ans, les FCPI dont on connaît le rendement ont servi des gains cumulés sur leur durée totale de 7% à 50%. L'impact des frais de gestion sur le capital de sortie conduit à minorer le rendement. Le rapport donne les exemples suivants :

- Pour un investissement de 10.000 euros, sur l'échantillon de 25 fonds, avec une hypothèse de rendement brut de 1,92% par an sur huit ans, le capital de sortie s'élèverait à 7.434 euros, soit une perte de 2.566 euros. Dans ce scénario, les cinq points de frais de gestion annuels ont ainsi pour conséquence une moins-value pour l'investisseur, car le rendement du fonds n'est pas suffisant pour rémunérer la gestion et dégager une plus-value. - Toujours pour un investissement de 10.000 euros dans un scénario avec un taux de croissance annuel moyen de l'actif de 8,45%, le capital de sortie s'élèverait à 12.387 euros, soit un rendement annuel moyen de 2,7% net des frais hors avantage fiscal.

Les niveaux des frais de distribution sont élevés et ne paraissent pas toujours justifiés. Les rétrocessions récurrentes sur frais de gestion sont importantes "alors que les prestations rendues postérieurement à l'acte de vente sont quasi-inexistantes pour ces produits".

Les holdings subissent aussi des frais prohibitifs

Les holdings anti-ISF seraient-ils mieux lotis ? Non. Le rapport de l'Inspection générale des finances (IGF) indique que des "frais cachés" peuvent exister.
"La transparence des frais prélevés par les holdings ISF PME demeure très insuffisante", note le rapport de l'IGF. Et de poursuivre : "Six holdings sur dix versent une rémunération récurrente au distributeur, en complément de la rémunération d'entrée. Il s'agit systématiquement d'une rétrocession d'une fraction de la commission de gestion récurrente destinée à rémunérer l'équipe de gestion. Elle oscille entre 1% et 1,50% du montant des investissements".

Les remèdes pour réduire les frais

Pour améliorer la régulation des frais de distribution des FCPI, FIP et holdings anti-ISF, plusieurs pistes sont envisageables. Le rapport cite notamment le fait d'imposer une obligation de déclaration auprès du régulateur des rétrocessions revenant à la distribution ou tout simplement interdire les rétrocessions sur frais de gestion en application des dispositions réglementaires transposant la directive MIF.

2 commentaires:

Comparafip a dit…

C'est vrai que si on ajoute les frais de souscription aux frais de gestion, on arrive à un niveau de frais important sur les FIP et les FCPI.

Guillaume a dit…

Eh oui. Certains FCP ont des frais conséquents, mais pas à ce point-là.