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mercredi 17 septembre 2008

Placements sûrs mais fiscalisés



Après les trois livrets totalement défiscalisés, examinons les autres placements sûrs à 100%. Ils deviennent utiles quand on n'a qu'un livret A et un LDD, déjà pleins. En cette période particulière où l'immobilier et la bourse restent dangereux, on peut choisir de se mettre en position d'attente et épargner sur des solutions dénuées de risque.

1) Le livret B et le compte sur livret (CSL)

Le livret B est juste le nom des CSL distribués par la Poste et les Caisses d'Epargne. Ces comptes d'épargne ont un taux qui n'est pas imposé par la loi. Les versements sont libres et sans aucun plafond. Il faut y déposer au moins 15 €. Les intérêts sont aussi calculés par quinzaines de jours. Ils rapportent actuellement 4% comme le livret A, mais 4% bruts. Pour savoir ce qui va vous rester, il faut retirer d'abord 11% de prélèvements sociaux. Concernant l'impôt sur le revenu, si vous êtes dans la tranche à 5,5% ou 14%, n'optez pas pour le prélèvement libératoire de 18%. Au total, sur les 4% bruts, votre CSL vous rapportera réellement :
3,56% si vous êtes non imposable
3,34% si vous êtes dans la tranche à 5,5%
3% si vous êtes dans la tranche à 14%
2,84% grâce au prélèvement libératoire si vous êtes dans les tranches à 30 ou 40%

Ce calcul est valable pour tout placement soumis à l'impôt sur le revenu : le prélèvement libératoire est à choisir à partir de la tranche à 30%.

2) Le Compte à Terme


Un compte à terme est en fait un prêt qu'on fait à son banquier : on lui laisse une somme pour une durée fixe ou variable (1 à 24 mois). En contrepartie, il verse des intérêts. Le taux est connu dès le départ. Il peut être fixe, ou progressif en fonction de la durée du placement. Le taux est meilleur si on y place une grosse somme, et si on la laisse longtemps. Il est fixé en fonction du taux Euribor officiel (ex: 5,3% actuellement pour 1 an), auquel la banque retire sa rémunération. On lui prête de l'argent, mais elle se rémunère (0,1 à 0,5%). Quand c'est elle qui nous en prête, elle se rémunère aussi ! Le monde est mal fait ;-)
Le capital n'est pas libre : si on sort avant le terme, la banque inflige des pénalités. Il faut donc être sûr de ne pas avoir besoin de la somme pendant la durée de placement. Mais il n'y a pas de frais d'ouverture, ni de fermeture.
La fiscalité est celle des CSL : 29% maxi.

3) Le Compte Epargne Logement (CEL)

Ce compte rapporte peu mais permet d'obtenir des prêts peu chers pour acheter son logement ou y effectuer des travaux. L'argent y reste complètement disponible. Il faut y déposer 300 € minimum et le solde ne devra jamais descendre en-dessous de ce montant. Chaque versement ultérieur est de 75 € minimum. Ce livret est plafonné, contrairement aux CSL : 15300 € maxi. Chaque personne physique, majeure ou mineure, peut en avoir au maximum un. Il rapporte 2,75% bruts. Il n'y a pas d'impôts dessus, mais des prélèvements sociaux. Il rapporte donc réellement 2,45% pour tout le monde. C'est a priori inintéressant par rapport à un CSL.
Mais si on a un projet lié à son logement (résidence principale ou secondaire) et que le CEL est ouvert depuis au moins 18 mois, on peut obtenir un prêt d'un montant maximum de 23000€, à un taux avantageux : 3,5% actuellement, donc imbattable. En cas d'emprunt, l'Etat vous verse généreusement une "prime d'Etat" égale à la moitié des intérêts perçus sur le CEL, dans la limite de 1144€ à chaque emprunt. Prime comprise, cela porte le rendement du CEL à 4,13% au lieu de 2,75%.
La formule de calcul de la somme qu'on peut emprunter est simple : elle correspond à la somme des intérêts bancaires capitalisés sur le CEL, multipliés par 1,5. Si vous avez accumulé au total 1000 € d'intérêts depuis son ouverture, vous pourrez donc emprunter 1500 € à 3,5%. Et l'Etat vous versera une prime de 750 €.
Ouf ! un peu complexe, tout ça, je l'avoue. En résumé, si on n'a aucun projet pour concernant le logement, le CEL n'a aucun intérêt (sans jeu de mots ;-). Mais c'est une solution intéressante pour des travaux. Le tout est de les prévoir suffisamment longtemps à l'avance, pour accumuler assez de droit à prêt.
Bon à savoir : le CEL peut aussi servir pour l'achat d'un bien à louer, et même l'achat de parts de SCPI comportant au moins 90% de logements d'habitation. Il en est de même pour le PEL exposé ci-dessous.

4) Le Plan Epargne Logement (PEL)


Cousin du CEL, plus contraignant mais permettant d'emprunter davantage, le PEL peut aussi être ouvert par toute personne physique, majeure ou mineure (un par personne). Certains parents en ouvrent pour leurs enfants. Le principe est de se contraindre à épargner pendant 4 à 10 ans, en vue d'obtenir un crédit à taux préférentiel pour son logement. Si on arrête d'épargner sans demander un prêt avant les 4 premières années, il y a des pénalités (voir ici). On peut aussi demander à le transformer en CEL.
Le versement initial dans un PEL est de 225 €, puis au moins 540 € par an. Le total des versements ne peut excéder 61200 €. Depuis 2003, le PEL rapporte 2,50% bruts par an (2,225% après prélèvements sociaux). Si on y ajoute la prime d'Etat versée au moment où on demande un prêt, on arrive à 3,50% bruts (3,115% nets). La prime d'Etat est plafonnée à 1525 €. Ce placement est donc complètement dénué d'intérêt si on n'a aucun projet pour son logement.
Le jour de l'emprunt, avec un PEL actuel, le taux du prêt sera de 4,20%, ce qui est redevenu intéressant, alors qu'il y a deux ans les prêts non réglementés étaient plus bas que cela. On peut emprunter une somme égale à 2,5 fois le total des intérêts bancaires capitalisés sur le prêt, soit 92000 € maxi. La durée de remboursement sera de 2 à 15 ans.

5) les SICAV monétaires.

Une SICAV est une Société d'Investissement à CApital Variable, donc une sorte d'association d'épargnants qui se mettent ensemble pour acheter des produits financiers. Les SICAV monétaires sont considérées comme sûres (mais pas garanties par l'Etat comme le livret A). Leur taux dépend de plusieurs indicateurs du marché monétaire. Elles ont vu récemment leurs taux redevenir intéressant : 4,5 % en moyenne. Les meilleures peuvent même monter à 4,8 %, comme "Ecureuil Euribor" de la Caisse d'Epargne. "LBPAM Trésorerie P", de la Banque Postale, est actuellement à 4,61%. "Sequin", de BFT Gestion - Crédit Agricole, atteint même 4,84% ! Sans risque !
Le capital est complètement disponible : on vend ses SICAV quand on veut.
Autre gros avantage des SICAV monétaires : elles ne sont pas systématiquement soumises à l'impôt et aux prélèvements sociaux, contrairement aux CSL, CEL. Si vous ne dépassez pas 25000 € de ventes de titres (actions, obligations, SICAV) sur une année, vous ne paierez RIEN. Seule contrainte : acheter des SICAV monétaires "de capitalisation" (les gains n'y sont pas distribués mais réinvestis). Si les 25000€ de cessions sont dépassés, les gains sont imposés comme ceux du CSL (29% maxi).
Petit inconvénient tout de même : pour ne pas avoir de frais bancaires lors de l'achat, il faut généralement choisir une SICAV de cette même banque. Le choix s'avère alors restreint. Il faut alors faire la part des choses : mauvaise SICAV sans frais ou excellente SICAV avec frais ?

6) les fonds en euros des assurances-vie.

Je ferai d'ici peu un (plus probablement plusieurs) sujet(s) sur l'assurance-vie. Je dirai juste ici qu'il est possible d'utiliser le fonds en euros d'une assurance-vie sans frais d'entrée (excellent contrat ici : http://www.mes-placementsvie.com ) pour ses liquidités. Si le contrat n'a pas encore 8 ans, c'est actuellement moins intéressant que le livret A et les SICAV monétaires. Je ne m'étendrai donc pas sur ce sujet aujourd'hui. Il y a deux ans, c'était une solution alléchante, que j'ai utilisée : les assurances-vie rapportaient nettement plus que le livret A et les SICAV monétaires. Le Figaro Economie de samedi dernier prévoyait une baisse du livret A vers 3,25% au lieu de 4% d'ici un an : je referai mes calculs...

Au total, parmi tous ces placements sûrs mais fiscalisés, on ne peut pas dire qu'il faille en privilégier un. Tout dépend de sa situation. Sans projet immobilier, une fois que le livret A et le LDD sont pleins, mieux vaut acheter de bonnes SICAV monétaires, actuellement, surtout si on ne dépasse pas les 25000 € de cessions par an. Dans le cas contraire, il faut s'intéresser au CEL et au PEL.

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