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lundi 9 mars 2009

Notre pyramide de Ponzi à nous


Je remercie tout d'abord les lecteurs du blog qui m'ont gentiment apporté, pendant cette pause, des idées d'articles qui me serviront dans les jours à venir.

Que vient faire le brave Bernard Madoff sur ce blog ? A priori, il n'a rien à faire ici : son escroquerie touche des gens dont les revenus n'ont rien à voir avec ceux d'un paramédical. De plus, on nous dit partout que les Américains qui ont perdu leur retraite par sa faute sont aussi les victimes de leur système de retraite par capitalisation. Tandis que nous sommes protégés par Sainte Répartition, un dogme intouchable depuis un demi-siècle. Ici, il est politiquement incorrect de mettre en cause la retraite par répartition, puisqu'elle repose sur un bon sentiment : la solidarité inter-générationnelle.

Et pourtant, si l'on y regarde de près, nous sommes tous engagés de force dans une énorme pyramide de Ponzi, qui ne s'est pas encore écroulée. Pour mémoire, voici la définition de Wikipedia pour ce système qui a assuré la fortune financière et l'actuelle gloire médiatique de Bernard Madoff :

"Une chaîne de Ponzi, dynamique de Ponzi, ou jeu de Ponzi, est un système de vente pyramidale, une forme d'escroquerie par cavalerie, fonctionnant par effet boule de neige, consistant en la promesse de profits très intéressants, financés par l'afflux de capitaux investis progressivement, jusqu'à l'explosion de la bulle spéculative ainsi créée. Ce système tient son nom de Charles Ponzi qui est devenu célèbre après avoir mis en place une opération immobilière frauduleuse en Californie fondée sur ce principe (...) L'homme d'affaires américain Bernard Madoff (...) a créé un schéma de Ponzi qui a fonctionné pendant 48 ans, de 1960 à la crise financière de 2008."

Dans cette pyramide, ceux qui empochent leurs bénéfices obligent le gestionnaire à puiser dans l'argent frais apporté par les nouveaux adhérents... jusqu'au jour où il y a tellement de demandes de retrait que le système s'effondre. Si le gestionnaire est adroit, cela peut durer longtemps, comme on le voit. Quand tout le monde, autour de vous, dit qu'un placement est rentable, pourquoi ne le croiriez-vous pas ?

Vous voyez sûrement où je veux en venir : nous sommes tous adhérents d'un système où l'argent n'est pas investi, mais sert à payer les revenus des anciens grâce aux apports des petits nouveaux. Une structure en laquelle les gens gardent une certaine confiance, en pensant qu'il est impossible qu'elle s'écroule, tout comme les clients de Madoff ne pouvaient imaginer ce qui se passait, jusqu'en décembre. Bien entendu, je veux parler de la CARPIMKO. Il existe tout de même une différence de taille : les clients du gentil Bernard ne savaient pas qu'ils n'étaient qu'une strate de la pyramide. Nous, les clients forcés de la CARPIMKO, nous le savons.

Voilà pourquoi je considère les 5 565 € que je "placerai" cette année à la CARPIMKO comme un cadeau aux retraités actuels (dont mon propre père fait partie). Et non comme une promesse de revenu pour mes vieux jours. Notre avenir est dans nos mains, pas dans cette pyramide de Ponzi obligatoire, à laquelle on adjoindrait juste une assurance-vie basée sur un bon vieux fonds en euros, pour avoir l'esprit tranquille. Faisons chacun un calcul : imaginons que la pyramide de la CARPIMKO s'écroule et qu'il ne nous reste qu'une assurance-vie. Pourrons-nous survivre à 70 ans sans aller quêter chez nos enfants, la honte au front ? Je ne cherche pas à me transformer en Cassandre, mais juste à regarder la réalité en face pour réagir, donc travailler et investir. Et donc à vous donner aussi cette envie de bâtir votre avenir vous-mêmes. Il y aura par exemple de très bonnes occasions d'investir dans l'immobilier d'ici quelque temps (en direct, ou en SCPI pour ceux qui ne veulent pas s'en occuper), grâce à la crise. D'ailleurs, on peut déjà négocier fortement, si on arrive avec un pré-accord de la banque.

A tout seigneur, tout honneur : je dois cette façon de voir à Mathieu Laine, professeur à Sciences Po, avocat et essayiste.

5 commentaires:

Unknown a dit…

Salut Guillaume,
je viens aussi de recevoir le courrier de la Carpimko. Ma question est : peut-on d'une façon ou d'une autre se sortir de ce système? à plus ou moins long terme? J'ena i marre de payer autant pour rien. Car je suis d'accord pour la solidarité mais moi, qu'aurais-je à la retraite??

Estelle

Guillaume a dit…

Sur le plan individuel, il n'y a bien sûr aucun espoir de sortie volontaire du système.

Sur le plan collectif, on pourrait imaginer un processus de sortie progressive, mais :

1) Il faudrait que l'ensemble du pays souhaite sortir de la répartition, et pas seulement nous.
2) Il n'y a aucune volonté politique dans ce sens en France, même à droite.
3) Chaque crise ramène chez les Français la peur de du risque lié à l'initiative individuelle. La quiétude n'existe que sous le parapluie d'un système géré par l'Etat. Tout ceci ne perdure que grâce à la dette, mais qui se soucie de la dette ?

Comme je le dis dans l'article, je fais cadeau de ma cotisation à nos anciens, comme je le ferais aux restos du Coeur. Mais la déduction d'impôt serait bien meilleure si la CARPIMKO s'instituait réellement en association caritative ;-) A 39 ans, grâce à mes conseillers en gestion de patrimoine, je suis presque arrivé à l'objectif que je me suis fixé en 2002, quand j'ai enfin regardé la situation en face : accumuler suffisamment de placements pour pouvoir partir à 60 ans et me passer de la CARPIMKO.

Estelle, si tu veux une retraite, fais-la toi-même, éventuellement avec l'aide de locataires. Arrivée à 60 ans, il sera toujours temps de basculer sur de l'assurance-vie pour payer moins d'impôts. Pas besoin d'effectuer 90 rendez-vous par semaine : dans nos métiers, ceux qui ont moins de revenus ont plus de temps. Ils peuvent se lancer dans la rénovation de studios, par exemple. Ce qui leur permet d'acheter moins cher que ceux qui n'ont pas 5 min à eux.

Unknown a dit…

Merci de ta réponse mais (désolée, je suis en pétard aujourd'hui!!) :
- avec les 6000 euros donnés, j'aurai pu placer cet argent et honnêtement, il ne me reste plus grand-chose à placer.
- Je me demande si je pourrai vivre décemment à la retraite car (et j'en reviens au 1er tiret) je n'ai pas grand chose à placer
- suis nulle en travaux et je n'aime pas ça...
- dernière question : après tout, on peut considérer que nous sommes liés par contrat avec la carpimko et si l'un rompt ce contrat (carpimko), ledit contrat ne devient-il pas caduque?
Estelle, qui regarde les concours de la fonction publique (c'est pas un signe, ça??)

Guillaume a dit…

- Coïncidence : j'étais justement en train de me demander aussi ce que je ferais de cette somme si j'étais libre de l'investir.
- Pour avoir de quoi vivre à la retraite, il faut y mettre de l'argent ou du temps, je ne vois pas comment faire autrement. Concernant les travaux, je déteste ça aussi, mais je m'y mets parce que le jeu en vaut la chandelle. C'est comme le sport : je déteste, mais je m'y mets par nécessité.
- Rupture de contrat : les organismes d'Etat peuvent le faire, eux. Exemple : division par 6 du rendement de l'ASV, à la fin de l'année dernière.
- Fonction publique : pourquoi pas. Mais si l'Etat fait faillite comme en Islande (ou comme l'Angleterre est années 70), que se passera-t-il ? Si nous sommes un jour sous ponction du FMI, je doute que les fonctionnaires soient à la fête.

Anonyme a dit…

Je ne dirais qu'une chose avant de me faire incendier: le système à des règles de jeu à nous de les apprendre et d'en tirer le meilleur usage possible.. le blogg nous y aide et les cgp sont la aussi pour apporter des conseils et nous aider.. (exemple 10000€ placés sur une Girardin industrielle (solaire) c'est 16000€ d'économie d'impôts environs, donc 16 000 de moins à donner au fisc d'où une capacité d'épargne de 6000€..)

Christophe