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mercredi 20 mai 2009

Nous sommes cernés




A votre avis, sommes-nous dans la position d'Obélix ou des Indiens de cette vieille carte postale ?

Lu hier sur la liste de discussion NPLO :

Voici un extrait d'un mail que je viens de recevoir de la FNO :
"Un grand merci à la vigilance de certains de nos collègues sans lesquels ces trois amendements déposés par le groupe Verts, le groupe Communiste et le groupe Socialiste nous auraient échappé :
- le premier déposé par le groupe Vert demande l'annulation de l'article 19Abis adopté par la commission Affaires Sociales (article concernant la non application de la gratification);
- le second et le troisième déposés par le PS et le PC demandent l'obligation pour les jeunes diplômés d'exercer 3 ans en salariat avant de pouvoir exercer en libéral (à l'instar de ce qui se fait pour les infimières)."

S'ensuivent des courriers à adresser aux sénateurs et groupes concernés.
Carine

Vous trouverez le texte original de la FNO en cliquant sur ce lien. La gratification des stagiaires est un de ses chevaux de bataille actuels, comme je le rappelais vendredi en décrivant l'article 19Abis de la loi Bachelot. Cette attaque soudaine des écologistes, associée à celle du PS et du PC, a donc dû les stresser quelque peu. Toutefois, ces deux amendements émanent de l'opposition, donc ils ont peu de chances d'être adoptés. Ne paniquons pas, à court terme.

Mais à long terme, cela prouve une chose : nous n'avons le soutien d'aucun parti de gouvernement. La majorité va contourner nos convention nationales avec la loi HPST. L'opposition s'oppose à la loi Bachelot par réflexe pavlovien, mais pas pour défendre les professionnels de santé : dans le même temps, elle nous attaque sur 2 autres fronts simultanés. Quand elle reviendra au pouvoir, nul doute qu'elle cherchera à faire passer ces deux amendements. Celui des Verts cherche à limiter les abus envers les stagiaires. Celui du PS et du PC est une bonne affaire pour la sécurité sociale : 3 ans sans installations de libéraux, cela fera moins de dépenses. Le numerus clausus des orthophonistes est de 737 cette année. Vous trouverez le détail par école ici. Trois ans représentent donc environ 2 200 personnes qui n'auront pas le droit de s'installer. Y a-t-il en France 2 200 postes d'orthophonistes salariés non pourvus ? J'en doute, mais peut-être les sénateurs de gauche ont-ils des informations que je n'ai pas.

Pour finir sur le fond, je trouve cette situation très démoralisante. Nous ne sommes pas soutenus par la majorité. Nous ne sommes pas soutenus par l'opposition. Nous ne sommes pas soutenus par la population, qui nous voit comme des privilégiés fonctionnarisés (commentaires entendus hier sur notre grève japonaise). Nous n'existons pas dans les media : même quand on y parle de dyslexie ou de dysphasie, c'est un médecin qu'on interroge. On peut donc nous frapper quand on veut et comme on veut. Plus que jamais cela me renforce dans mon idée de constitution de revenus autres que ceux de mon métier. Pourvu que mes fils ne prennent pas ma suite ! On peut rêver mieux pour eux que le choix d'un métier qui ne cesse de se détériorer depuis 25 ans (voir mes premiers posts) et qui est aussi cerné de lourds nuages que celui-ci.

5 commentaires:

Muriel a dit…

Ah, mais ce serait fantastique si notre situation s'apparentait à celle d'Obélix ! C'est lui qui prend le dessus, au final... non, là, j'ai plutôt le sentiment que nous ne sommes qu'un petit Indien, cerné par une armée d'Obélix...

Muriel
une étudiante en Orthophonie qui a de plus en plus peur pour son avenir

Anonyme a dit…

J'ai compté rapidement :
6 annonces de salariat sur le portail FNO
environ 200 sur orthomalin
une centaine (en CDI) sur le site de l'anpe.
Ce qui fait à ce jour en France environ 300 postes (si des annonces ne sont pas en double)
La plupart n'étant pas des temps pleins !!!

Et puis, une fois ces postes pourvus, que se passe-t-il ? On n'a pas le droit d'y rester plus de 3 ans même si on s'y plaît ? Il faut laisser la place aux jeunes diplômés ?

Et les "vieilles" comme moi qui en ont marre du libéral et de la dégringolade des revenus, elles n'auront plus le droit de chercher un poste ou un demi-poste en salariat ?

Même s'il y a peu de risques que ça passe, c'est vraiment de plus en plus déprimant

Carine

mb a dit…

Une petite précision : le numérus clausus 2009 n'est pas encore fixé, celui que vous citez est celui de 2008. Celui de 2009 devrait être majoré de l'effectif de la fac d'Amiens qui ouvrira en septembre
Michel Barbier, orthophoniste

Guillaume a dit…

@Muriel : Pas faux, en effet ;-)

@Carine : Remarque pertinente, qui prouve que les sénateurs de gauche n'ont pas dû bien réfléchir avant de se lancer.

@Michel Barbier : Je crois que c'est la première fois que ce blog est lu par un haut dignitaire (si l'on exclut mon père et Estelle). Je suis très honoré. Effectivement, quand j'ai écrit "cette année", je pensais à l'année universitaire actuelle, qui s'achève. Avec Amiens, ce serait encore pire, pour caser 3 promotions dans l'exercice salarié.

Anonyme a dit…

Je pense que nous ne sommes pas loin des 2000 postes non pourvus. Dans cet amendement ce sont aussi et surtout les élus locaux qui sont intervenus. Nombreux maires tentent désespérément d'attirer des orthophonistes dans leur ville.

Les écoles sont submergées d'annonces de toute la France.

Maintenant toutes les limites que vous évoquez les uns et les autres sont justes et on pourrait prédire un "compromis" sur la base de la taxation à l'installation en zone urbaine dense.

Une fois encore quid des professionnels dont le conjoint n'a pas les moyens de pallier les revenus souvent ridicules du public et ceux qui ne peuvent exercer leur profession que dans de très grandes villes.

Enfin, c'est bien de surveiller les textes du Parlement français, c'est encore mieux de surveiller ceux de Bruxelles car avec le principe de subsidiarité, ceux-ci sont les textes qui s'appliqueront obligatoirement à nous demain.

Cécile