Les auxiliaires médicaux libéraux sont nettement moins bien protégés que les salariés, en cas d'arrêt de travail pour maladie ou accident (voir à ce sujet mon billet de lundi dernier). Les assureurs et les mutuelles proposent des assurances contre ce risque. Citons par exemple Generali, Aviva, AXA et son association AGIPI, ou la MACSF. Argument choc en faveur de ces contrats : ils sont déductibles de l'impôt sur le revenu (mais pas de l'URSSAF ni de la CARPIMKO), dans le cadre de la loi Madelin. La case BU de la déclaration 2035 est prévue pour ça. On peut aussi y reporter sa complémentaire santé et l'épargne retraite effectuée en loi Madelin.
Les prestations proposées s'avèrent diverses :
- Versement d'indemnités journalières avant les 90 jours de carence de la CARPIMKO. On peut passer la franchise de 90 à 30, 15 ou 0 jour.
- Versement d'indemnités journalières entre le 90ème et le 365ème jours, donc en complément de celles de la CARPIMKO, qui s'élèvent à 43,89 € par jour, soit 1316,70 € par mois seulement.
- Remboursement des seuls frais professionnels : indemnités journalières permettant de régler les frais généraux : loyers, taxes, assurances professionnelles, charges...
- Capital invalidité : il permet de financer une reconversion ou de procéder aux différents aménagements qui améliorent de nouvelles conditions de vie. En fonction du taux d'invalidité, on ne touche qu'un pourcentage variable du capital souscrit à l'origine. ATTENTION, on peut être inapte à exercer sa profession, sans percevoir la rente invalidité de la CARPIMKO, tout simplement parce qu'elle considère qu'on peut très bien changer de métier.
- Rente d'invalidité : elle complète la rente invalidité de la CARPIMKO (997,50 € par mois) pour maintenir votre niveau de vie. Son montant est calculé en fonction du taux d'invalidité. Selon le choix à l'adhésion, elle peut être versée jusqu'à 60 ou 65 ans, ou même prolongée au-delà de 65 ans par un complément viager.
- Risque décès : on peut souscrire des garanties permettant un capital décès versé aux proches, une rente éducation pour les enfants ou une rente pour le conjoint.
Au-délà des premières années, il faut bien séparer deux risques très différents :
- L'interruption passagère d'activité (ex : jambe cassée). Là, une trésorerie de 15000 ou 20000 euros, placée à 4% sur un livret A et un livret d'épargne durable, permet de passer le cap. Si on travaille beaucoup durant les premières années, cette trésorerie s'obtient sans peine.
- L'invalidité définitive. Sur ce plan, investir dans l'immobilier (en direct et en SCPI) est une solution. En cas d'invalidité totale, les assurances des prêts rembourseront les crédits à votre place et vous continuerez à encaisser les loyers. Il faut avoir acheté plusieurs biens pour que ce raisonnement tienne, bien sûr. Je précise que c'est tout à fait réaliste, sans être héritier d'une grande famille : votre serviteur l'a fait, en commençant avec 0 euro. Le tout est de commencer tôt. A 60 ans, ces investissements vous permettront aussi de compenser l'impéritie de la CARPIMKO. Bien entendu, dans les conditions actuelles du marché immobilier, on peut se donner quelques années (mais pas trop) avant de se jeter à l'eau.