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lundi 23 janvier 2023

Fisc, Urssaf, Carpimko : qui vous taxe le plus ?


Vivre en France implique l'acceptation d'une fiscalité débridée assortie de services publics en perdition et de dettes faramineuses. Mais vous allez voir que tout n'est pas si noir.

Première idée à battre en brèche : on entend souvent dire que moins de la moitié des Français paie des impôts. Ca rend amers beaucoup de membres de la classe moyenne. En fait ça ne concerne que l'impôt sur le revenu. Déjà, le "G" de "CSG" signifie "généralisée" : cet impôt touche tous les revenus et tout le monde. Mais la TVA aussi. Or, la CSG et la TVA prélèvent des dizaines de milliards par an.

Maintenant, focalisons-nous sur les 3 grands taxmen des paramédicaux libéraux.

Qui vous taxe le plus ?

  • l'impôt sur le revenu ? 
  • l'Urssaf ?
  • la Carpimko ?

Quel est le total ? Est-il supportable ? Et peut-on réduire la pression ici ou là ?

Voilà des questions intéressantes pour des gens qui ont plus de libertés que les autres. Plus de capacité d'adaptation.

Avant d'aller plus loin, je précise que je suis au courant du fait qu'officiellement, l'Urssaf et la Carpimko ne perçoivent pas des impôts, mais des cotisations sociales : l'impôt a une fonction redistributive, alors que les charges sociales sont du revenu différé ; une sorte d'avance sur les prestations qu'on percevra plus tard.


Mais ça, c'est de l'angélisme bien-pensant. Dans les faits, l'Urssaf et la Carpimko redistribuent les revenus :

  • de ceux qui n'ont pas droit aux prestations familiales (enfants, APL) vers ceux qui y ont droit
  • des actifs vers les boomers qui ont beaucoup moins cotisé qu'eux
  • de ceux qui n'utilisent pas le FIF-PL vers ceux qui s'en servent
  • de ceux qui se fichent des URPS vers ceux qui sont heureux de leur existence (il doit bien en exister un ou deux)
  • des campagnards qui paient la CSG sans trouver de médecin traitant vers ceux qui habitent dans l'archipel des grandes villes.

Alors quels sont les résultats du tiercé ?

J'ai passé à la moulinette de Libre Office 3 revenus : 30 000 €, 45 000 et 60 000 €. Pour rappel, le revenu est le bénéfice : recette - dépenses pro. La Carpimko et l'Urssaf font partie de ces dépenses pro. Donc quand elles augmentent, vous devez travailler davantage pour obtenir le même bénéfice. Elles agissent en amont du bénéfice en vous contraignant à augmenter votre recette (donc à faire des heures), alors que l'impôt sur le revenu agit en aval en prenant une partie du net.

Autre précision : j'ai pris l'impôt sur le revenu des célibataires, sans revenus annexes ni niches fiscales.

Voici ce que ça donne en régime de croisière, donc en gagnant la même chose tous les ans :

J'ai bien évidemment utilisé les barèmes officiels de 2023. Si vous voulez voir le détail de mes calculs, le tableau complet se trouve sur le groupe Facebook des Clés de la Réussite (cliquez ici).

La première chose qui saute aux yeux est l'inversion des proportions : quand on gagne 30 000 €, la Carpimko prend beaucoup plus que l'impôt sur le revenu, même quand on est célibataire. Ca s'équilibre à 45 000 €, puis ça s'inverse à 60 000 où l'impôt devient démentiel.

L'impôt sur le revenu a un taux progressif : sa ponction passe de 9 à 19 % du revenu.

La Carpimko a un taux dégressif qui compense partiellement : elle passe de 22 à 15 % ! On en parle peu, mais c'est une caisse qui nous encourage à travailler dur. Elle taxe fortement les bas revenus pour leur assurer un socle de retraite et de protection contre la maladie, l'invalidité et le décès.

Entre les deux : l'Urssaf, qui a un taux à peu près constant : elle vous prend 13 à 15 % de votre revenu.

Bien sûr, la ponction totale augmente si on additionne les trois taxmen. C'est vrai en valeur absolue, mais aussi en proportion du revenu :

  • ils prennent 45 % d'un revenu de 30 000 €
  • 48 % si vous passez à 45 000 €
  • 49 % si vous passez à 60 000 €.

 

Mais on aurait pu s'attendre à pire.

Passer de 45 à 49 %, c'est finalement assez supportable quand on double son revenu. La dégressivité de la Carpimko agit puissamment dans le bon sens.

Tout ceci bat en brèche une idée largement répandue : il n'est pas inutile de travailler davantage. Il n'y a pas un moment où la France vous punit en vous prenant le fruit de vos efforts.

On peut même dire qu'il est utile de travailler suffisamment pour dégager des revenus qui correspondent à nos besoins et à nos envies. Le système nous le permet. C'est une excellente nouvelle, d'autant que la demande est infinie quasiment partout.

On peut chercher à réduire son activité pour des motifs personnels et familiaux : frais de garde, volonté de voir grandir ses enfants au lieu des enfants des autres, prévention du burn-out... Mais on ne peut pas le faire en utilisant l'argument de la fiscalité démentielle.

 

Mieux : il y a des portes de sortie dans la fiscalité !

Vous aurez du mal à abaisser artificiellement la pression de l'Urssaf et de la Carpimko. Mais l'impôt sur le revenu français est mité, à défaut d'être miteux : on ne le paie que si on le veut vraiment.

L'Etat cherche à flécher vos investissements dans des domaines où ça l'intéresse, un peu comme la sécu cherche à vous faire aller dans des CPTS grâce au FAMI. A vous de voir si la carotte mérite de vous faire aller dans le sens qu'on vous propose. 

Pour apprendre à réduire la partie jaune du graphique, vous avez ma formation en ligne sur la défiscalisation. Tous les détails sont ici :

 
En résumé, non seulement la progressivité globale des 3 taxmen s'avère supportable, mais en plus vous pouvez taper sur la part qui croît le plus : l'impôt sur le revenu. Le système nous incite vraiment à travailler, alors qu'en général on pense le contraire.

Quel beau pays nous avons là, finalement !