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lundi 23 novembre 2015

ONDAM : quand la FNO confond une fonction et sa dérivée

Dans sa dernière newsletter, la FNO parle d'un "Objectif National des Dépenses d'Assurance-Maladie (ONDAM) historiquement bas".

Rassurez-vous : le syndicat confond juste f(x) et f ' (x)

Il n'est d'ailleurs pas le seul : les termes "ONDAM historiquement bas" ont été repris par bon nombre de sites web qui se trompent, ou qui veulent tromper en faisant croire que le pays dépense moins pour la santé de ses habitants. Dans les faits, Madame Touraine prévoit d'augmenter l'ONDAM de 1,75%. C'est ce pourcentage qui est faible. Mais une valeur qui croît sans relâche ne peut pas être historiquement basse, c'est mathématique. Rappelons aussi que malgré ce pourcentage maigrichon, l'Assurance Maladie prévoit tout de même d'afficher 6,2 milliards d'euros de déficit.

Quant à l'usage de l'adverbe "historiquement"... n'exagérons rien : l'ONDAM n'a que 19 ans d'existence. Il en verra d'autres.

Cela étant, j'aimerais bien voir un AMO historiquement bas avec une augmentation de 1,75 % ! Mais d'après la newsletter de la FNO, on s'oriente plutôt vers de nouvelles retouches de la nomenclature. Cela peut se comprendre, en période de disette : cette manière de faire est nettement moins coûteuse, surtout si elle évite soigneusement les AMO 10,1 et 12,1. De toute manière, cela fait 30 ans que les caisses n'ont plus les moyens de maintenir notre pouvoir d'achat. Pourtant, nous coûtons de plus en plus cher parce que nous travaillons un peu plus et parce que notre effectif croît rapidement.

jeudi 5 novembre 2015

TUTO : Comment (tenter de) payer la CFE





Payer la CFE en ligne revient à entrer dans un labyrinthe sans fil d'Ariane. Nous sommes maintenant contraints de la régler en ligne. Le papier, ça tuait des arbres
, mais c'était simple. A présent, nous devons aller chercher nous-mêmes notre punition du 15 décembre. J'ai donc réalisé ce tutoriel pour que vous sachiez où cliquer.

Lancez un navigateur internet et copiez-collez cette adresse :

Cliquez sur "Professionnel" dans le cadre jaune "Mon espace", en haut à gauche.
Si vous avez déjà créé votre espace pro, entrez votre adresse email et votre mot de passe. Sinon, suivez la procédure du troisième cadre : « Je crée puis j'active mon espace pour pouvoir accéder aux services en ligne ».

Votre espace pro ressemble à ceci :



J'ai tenté d'aller dans la partie « Payer » : même en ayant mon numéro fiscal, le site refuserait de me laisser faire. N'ayez crainte, les concepteurs cherchent simplement à vous rendre fous.
Cliquez plutôt sur « Compte fiscal », sous le mot orange « consulter ». Vous obtiendrez un nouvel écran :



Cliquez sur « Accès par impôt / Contribution Economique et Territoriale ou TP / Cotisation Foncière des Entreprises ou TP / Avis d’imposition »
Plusieurs années s’affichent. Cliquez sur 2015 :



Cliquez sur « Rôle général xxx ». Votre avis d’impôt va s’afficher :



Cliquez sur la case bleue « PAYER », au-dessus de l’avis. Une nouvelle fenêtre va s’ouvrir :



Cliquez sur « Confirmer ». Vos coordonnées bancaires vont s’afficher. Vous pouvez les modifier en cliquant sur « Choisir un autre compte bancaire ». Cochez la case « Je valide le mandat autorisant l’administration fiscale à présenter des ordres de prélèvements sur le compte bancaire ouvert au nom de l’entreprise, pour le paiement de l’impôt dont elle est titulaire ». Confirmez. Entrez votre adresse email (le site l’a apparemment oubliée depuis le 1er écran, c’est beau la technologie). Confirmez.
Et là, si vous avez de la chance, c’est fini. Si votre maire ou Emmanuel Macron vous a jeté un sort, vous obtiendrez plutôt cet écran :


Pour moi, c'est donc GAME OVER pour l'instant. Je ne suis pas ressorti sain et sauf du labyrinthe, le Minotaure m'a coincé. Mais je jouerai à nouveau demain, et peut-être tous les jours jusqu'au 15 décembre. Ensuite, les parties seront plus chères : +10 %. Mais quand on aime, on ne compte pas. Je vous souhaite de terminer le jeu avant moi.




La suite, écrite 2 heures plus tard :

Ca y est, j'ai trouvé le LEVEL 2 et j'ai fini le jeu ! Voici comment, si vous avez été coincés aussi :

- Retournez voir votre avis blanc (après "rôle général")
- Notez votre n° fiscal (retirez l'espace sinon ça ne fonctionnera pas) et la référence de l'avis
- Retournez à la page d'accueil de l'espace pro : ma première capture d'écran
- Cliquez sur "autres impôts" dans la rubrique Payer
- Entrez votre n° fiscal
- Cliquez sur "payer en ligne"
- Entrez le n° de l'avis

Et là, vous vous retrouverez comme par miracle au niveau de ma 5ème capture d'écran ! Cette fois ça a fonctionné.

Et pour ceux qui voudraient imprimer ce bel avis, Alain nous donne la procédure sur le forum :
http://orthogestion.forumactif.org/t8134p15-tuto-comment-payer-la-cfe-en-ligne#179348

mercredi 4 novembre 2015

La FNO communique sur la loi Santé

 


Hier, Madame Dehêtre, la présidente de la FNO, a communiqué la position de son syndicat sur la loi Santé et sur les manifestations du 13 novembre. Apparemment, la fédération s'est sentie récupérée (politiquement ?) en mars. Je n'avais rien lu là-dessus à ce moment-là. Cette fois, on dirait qu'elle participe à reculons.  Peut-être parce que cette action parasite son appel à la grève pour soutenir les fonctionnaires hospitaliers, quatre jours plus tard :

http://www.fno.fr/salle-de-presse/communiques-de-presse/appel-a-la-greve-generale-le-17-novembre/

Ce qui m'étonne le plus, c'est le fait que la FNO ne revendique pas le retrait du tiers-payant intégral. Elle l'évoque juste dans un passage sur les complémentaires, tout en minorant les arguments de temps administratif inutile et de déresponsabilisation des patients. Ce sont pourtant des inquiétudes indéniables, partagées par beaucoup de professionnels de santé. La FNO connaît les vrais enjeux, elle. C'est possible, au demeurant : le commun des mortels n'a pas la maîtrise des dossiers que Mme Dehêtre peut avoir. Mais après le silence assourdissant qui a accompagné les rebondissements incessants de la loi sur l'accessibilité des cabinets, cette distance entre les préoccupations des professionnels libéraux et l'organisation censée les représenter commence à devenir inquiétante.


Sur la forme, notons le retour en fanfare de l'affreuse syntaxe épicène dans la communication officielle de la FNO : comment lire "tout(e)s" ? touts / toutes ? Et pourquoi nous sommes-nous "sentis récupérés" mais "présent(e)s et fier(e)s" ? C'est incohérent. Mais les textes les plus cocasses sont ceux qui s'ignorent.


EDIT : L'argumentaire de la FNO a disparu du site officiel. Je l'ai donc relayé sur le groupe Facebook des Clés de la Réussite.

jeudi 22 octobre 2015

CARPIMKO : déficits substantiels et durables dans 15 ans



La Cour des comptes s'est intéressée aux retraites des professions libérales en septembre 2013, dans ce rapport que je n'avais pas lu à l'époque mais sur lequel je viens de retomber en développant une petite application CARPIMKO pour smartphones :

https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&cad=rja&uact=8&ved=0CBwQFjAAahUKEwixvrnUptbIAhVJVRoKHaBUC0Q&url=https%3A%2F%2Fwww.ccomptes.fr%2Fcontent%2Fdownload%2F60190%2F1493636%2Ffile%2Frapport_securite_sociale_2013_retraites_professions_liberales.pdf&usg=AFQjCNG11ORsbbqmoPIZpexqHHuuO4Bm3A&bvm=bv.105814755,d.d2s 

Beaucoup de choses intéressantes y sont écrites. La Cour explique par exemple que nos régimes de retraite jouissent encore d'une grande autonomie, malgré le regroupement des régimes de base au sein de la CNAVPL. Elle constate aussi que les réformes incessantes que nous subissons depuis des années ont été trop timorées. Selon elle, il faudrait donc nous demander de nouveaux efforts, avec un pilotage global de l'Etat. Autrement dit, la CARPIMKO n'aurait plus aucune autonomie, donc aucune utilité. Sans cela, "le risque serait que la solidarité nationale ne soit sollicitée pour suppléer à moyen terme l’absence de solidarité interprofessionnelle afin de permettre le règlement des retraites de certains professionnels libéraux." Voilà une horrible perspective : d'ordinaire, ce sont les libéraux qui paient pour le reste de la population. Il ne manquerait plus que ce soit l'inverse !

En page 471, il y a une phrase particulièrement encourageante pour les cotisants actuels : "Du fait de leur profil démographique atypique au sein des professions libérales (ratio démographique de 4,5 fin 2010), la CIPAV et la CARPIMKO ne seront en revanche en déficit qu’après 2030, mais ceci substantiellement et durablement."

Comme me le fait remarquer mon cher associé, ce "mais" s'avère particulièrement cocasse : dans 15 ans, ce sera la mouise, MAIS pas qu'un peu et jusqu'à votre mort ! :-D

On sait ce qu'il en est, quand un système obligatoire français débloque. Soit on spolie les rares régimes en bonne santé qui restent, soit on va de mesurette en mesurette pour ne vexer personne, en laissant pourrir la situation et en ponctionnant les classes moyennes supérieures parce que c'est solidaire et juste. Je vois néanmoins trois solutions, sur le plan individuel :

- Plan A: ne jamais prendre sa retraite. Déjà, de nombreux jeunes pensent qu'ils n'y auront jamais droit et qu'ils paient juste pour les retraités actuels, en attendant la faillite des caisses.
- Plan B : oublier la CARPIMKO, travailler au maximum et épargner pour se protéger soi-même, loin de l'impéritie du système.
- Plan C : aller vivre dans un pays pauvre à 67 ans pour s'y sentir moins pauvre soi-même, malgré une pension qui ressemblera à une peau de chagrin par rapport aux promesses que la CARPIMKO nous faisait miroiter au début de notre carrière.

Ces idées ne sont plus exagérées ou outrancières : c'est la Cour des comptes qui nous y prépare. Pour ma part, j'ai opté joyeusement pour le plan B depuis une quinzaine d'années.

vendredi 11 septembre 2015

Affiche des tarifs : la version DOM



Au début de l'été, j'ai mis en ligne une nouvelle affiche des tarifs d'orthophonie de Métropole, tenant compte de la nouvelle nomenclature. C'était ici :

http://orthophonie-et-patrimoine.blogspot.fr/2015/07/nouvelle-ngap-nouvelle-affiche-de-tarifs.html

Farah, membre du groupe Facebook des Clés de la Réussite, a repris cette affiche et l'a adaptée aux tarifs (un peu plus élevés) des départements d'Outre-Mer. Je m'empresse donc de la mettre aussi en ligne, avec un lien permanent :

http://guillaume.lefebvre.free.fr/Tarifs-NGAP-24-09-2014-DOM.pdf


samedi 5 septembre 2015

Accident du travail : la sécu ne nous couvre pas !






Un sujet capital a été ouvert la semaine dernière sur le forum Orthogestion par Mallou. Les messages se succédant rapidement, je pense utile de rassembler les informations ici, dans un post qui sera plus facile à retrouver ultérieurement.

Notre lanceuse d'alerte écrivait donc que les paramédicaux libéraux conventionnés n'étaient pas couverts contre les accidents du travail et les maladies professionnelles ! C'était là une information a priori surprenante, puisque l'un de nos rares acquis sociaux consiste à bénéficier de l'assurance-maladie au même titre qu'un salarié. Rappelons qu'à cet effet, nous sommes assujettis à une cotisation de 9,81 % sur nos bénéfices issus d'actes conventionnés. Les caisses prennent 9,7 % à leur charge et nous laissent donc juste 0,11 % à régler à l'URSSAF. Si nous étions des travailleurs totalement indépendants, nous serions bons pour cotiser au RSI. La principale différence connue entre nous et les salariés tient aux indemnités journalières, sur lesquelles nous avons une franchise de 90 jours, contre 3 pour les salariés du privé et 0 pour les fonctionnaires (avec les répercussions que l'on sait sur leur taux d'absentéisme...).

La plupart d'entre nous s'estiment au moins couverts pour l'ensemble de leurs frais médicaux. Et pourtant, ce n'est pas le cas, comme l'ont confirmé trois CPAM questionnées par des membres d'Orthogestion (Mallou, Terrible13 et Kati). C'est aussi écrit noir sur blanc sur Ameli :

"Le régime d'assurance maladie des [praticiens et auxiliaires médicaux conventionnés] ne couvre pas le risque accident du travail - maladie professionnelle. Cependant, vous pouvez souscrire une assurance volontaire contre ce risque auprès de votre caisse d'Assurance Maladie. Renseignez-vous auprès d'elle."

Même son de cloche sur le site Cap Medical :

"En matière de remboursement de frais médicaux, la protection sociale d'une orthophoniste libérale est pratiquement identique à celle d'un salarié, SAUF si les frais médicaux sont suite et conséquence de l'activité libérale exercée, dans ce cas la sécurité sociale ne prends pas en charge le remboursement des frais qui en découlent (Articles L411, L444... du code de la sécurité sociale)."

Vous trouverez aussi en cliquant ici l'exemple concret d'une infirmière libérale qui a dû payer de sa poche les frais médicaux liés à une pathologie du rachis qu'elle s'est déclenché en soulevant une patiente atteinte de la maladie d'Alzheimer. On peut imaginer le même type de situation pour un orthophoniste qui aiderait par exemple un patient hémiplégique à sortir des toilettes. Un accident sur un trajet professionnel peut aussi arriver.

Une cotisation URSSAF volontaire (si si, ça existe) existe pour couvrir le risque d'accident du travail et de maladie professionnelle. Il s'agit de l'AVAT, Assurance Volontaire pour le risque Accident du Travail. La CPAM des Landes en donne les détails ici. L'imprimé CERFA qui permet d'y souscrire se trouve ici.

Devons-nous payer pour ça, malgré toutes les charges sociales que nous supportons déjà ? A chacun de décider, en fonction de son risque d'accident et de sa situation personnelle (ex : assurance qui couvre déjà ce risque, placements financiers avec une assurance de prêt qui le couvre aussi). Terrible13 nous a aussi rassurés dans une certaine mesure :


Quoi qu'il en soit, il faut absolument être conscient de ce risque non (ou mal) couvert : l'information est peu répandue.

mercredi 26 août 2015

Faut-il des professionnels de santé partout ?



Le Centre National des Professions libérales de Santé (CNPS) tiendra sa journée de rentrée le 2 octobre à Paris en présence de notre ministre, Mme Touraine. Les inscriptions sont libres :

Thème de la journée, particulièrement intéressant en ces temps de désertification médicale : "Démographie des libéraux de santé : quelles évolutions à l'horizon 2025 ?"

Vous trouverez ici le programme complet :
http://newsletter.atixnet.fr/CNPS/2015_07_22_programme.pdf


La question "Faut-il des professionnels de santé partout ?", qui sera posée lors de la troisième table ronde, m'a fait lever un sourcil. Le seul fait de se la poser est un début de renoncement : l'accès aux soins pour tous n'est plus un postulat, en 2015. C'est un sujet de discussion parmi d'autres. C'est peut-être aussi, tout simplement, une prise en compte de la sinistre réalité.

Quoi qu'il en soit, il est intéressant de discuter de démographie avec les autres professions de santé libérales, d'autant que le contrat incitatif des orthophonistes s'approche doucement des trois ans qu'il avait à vivre : le 13ème avenant de la Convention est entré en vigueur le 6 novembre 2012.

Notre liberté totale d'installation, déjà bien écornée dans les faits par la loi sur l'accessibilité (même si ce n'était pas son objectif avoué), pourrait donc revenir dans les discussions.

lundi 17 août 2015

Epargne : faut-il choisir la rente ?



Après une vie d'épargne, faut-il récupérer son capital ou le convertir en rente viagère ? L'assurance-vie et le PEA-assurance nous laissent ce choix. En revanche, le PERP et l'épargne retraite Madelin aboutissent forcément à une sortie en rente, sauf rares exceptions.

La revue Mieux Vivre Votre Argent de juillet-août comporte un article intéressant sur la sortie en rente. L'auteur, Aurélie Fardeau, commence par rappeler que les épargnants sont généralement très hermétiques à l'idée de ne pas récupérer leur capital et de le confier à une compagnie d'assurance, en échange d'une rente régulière.

En cas de décès rapide, l'assureur est gagnant. Cela peut effectivement effrayer. Mais après tout, en cas de décès rapide... on est mort. En revanche, en cas de bonne longévité, c'est l'épargnant qui y gagne : s'il avait récupéré son capital à 67 ans, un centenaire l'aurait mangé depuis belle lurette. Beaucoup de gens prévoient d'arrêter d'épargner lors de leur départ en retraite et comptent sur les intérêts (souvent ceux du fonds en euros de leur assurance vie) pour arrondir leur maigre retraite obligatoire. Mais rappelons que sur un placement à 3 %, pour obtenir 2000 € d'intérêts par mois, il faut avoir accumulé 800 000 € ! C'est une somme difficile à atteindre avec un revenu de paramédical. 

Il est donc très probable qu'arrivé à la retraite, nous devions manger progressivement notre capital accumulé et qu'un jour, il ne reste plus que la CARPIMKO. C'est très inquiétant, étant donné l'évolution des trois régimes de retraite de cette caisse obligatoire.

Rien de tel avec la rente : l'assureur paie jusqu'au décès. C'est le principal argument positif de l'article de Madame Fardeau. Elle donne ensuite plusieurs exemples, en fonction de l'âge de départ à la retraite et du type de rente, pour quelqu'un qui a capitalisé 150 000 € pendant sa carrière. Citons la rente non réversible au conjoint survivant :
  • celui qui part à 60 ans obtient une rente de 406 € par mois (rendement : 3 %)
  • celui qui part à 70 ans obtient 581 € par mois (rendement : 5 %).
Si la rente est réversible à 60 % et que le conjoint survivant a le même âge, ces deux montants deviennent respectivement 371 et 517 €. Ces données proviennent de chez Swiss Life.

Voilà des montants assez faibles. Malheureusement, il y a plusieurs autres raisons de rejeter cette solution :
  • Les frais sont importants : de l'ordre de 3 % sur les arrérages (les versements de rente par la compagnie).
  • Le rendement est inférieur à celui du fonds en euros de la même compagnie. Voilà une sinistre perspective.
  • C'est l'assureur qui gère l'argent au moment de la retraite : on ne peut plus arbitrer sur tel ou tel type de placement en fonction du climat économique. Confier sa destinée à une compagnie d'assurance est presque aussi infantilisant que le système de la CARPIMKO, qui décide combien elle nous verse et comment elle gère notre argent.
Finalement, l'article de Mieux Vivre Votre Argent donne des détails sur la fiscalité des rentes issues d'une assurance-vie non Madelin, d'un Perco (pour les salariés), d'un PEA-assurance et d'un PERP. Il n'évoque pas le Madelin, spécifique aux travailleurs indépendants que nous sommes. Mais le principe du PERP s'en approche fortement. Vous connaissez probablement la fiscalité de l'épargne Madelin : les versements effectués pendant la carrière sont déductibles du revenu professionnel, mais les arrérages perçus pendant la retraite sont imposables. En cas d'assurance-vie non Madelin, les versements ne sont pas déductibles et 40 % des arrérages sont imposables en cas de départ entre 60 et 69 ans. Encore un argument contre la rente.

Personnellement, je reste sceptique devant un système qui ne me laisse pas la main et qui subit des frais importants. On peut toutefois souscrire un petit contrat retraite Madelin à titre de diversification et de défiscalisation... en espérant ne pas payer davantage d'impôts à 70 ans qu'à 30, sinon l'Etat saura reprendre ce qu'il aura donné.

lundi 13 juillet 2015

Nouvelle NGAP, nouvelle affiche de tarifs




Comme vous le savez sûrement, la nomenclature des actes d'orthophonie a été modifiée le 24 septembre dernier. les cotations n'ont pas changé. Mais les intitulés font maintenant la part belle au mot "communication". D'autre part, on peut effectuer 50 + 50 séances sur une seule ordonnance, en cas d'AMO 13,5 à 13,8. Auparavant, seuls les AMO 14 et 15,x permettaient de dépasser les traditionnelles 30 + 20 séances.

Il était donc largement temps de mettre à jour l'affiche que j'avais mise en ligne en 2009, quand la loi nous a obligés à afficher nos tarifs comme tout bon cafetier qui se respecte.

Cette fois, je l'ai hébergée sur un serveur FTP. Cela devrait permettre au lien de durer nettement plus longtemps :


vendredi 5 juin 2015

Compta 2035 : où ventiler chaque poste de recettes et de dépenses ?




Quand nous débutons, nous nous demandons très souvent dans quel poste comptable nous devons noter telle recette ou (plus souvent) telle dépense. Voici un document que j'aurais adoré avoir en 1994 :

http://caap.asso.fr/IMG/pdf/ou_sur_la_2035_.pdf

A stocker, au cas où le lien viendrait à mourir !

mercredi 3 juin 2015

Résidence principale : acheter ou louer ? - version 2015




Cet article est une actualisation de celui du 1/09/08 : je viens de modifier le texte qui traite ce sujet dans le manuscrit de la version 2015 du livre "Les Clés de la Réussite".

Concernant la résidence principale, le choix entre achat et location n’est pas qu’une affaire de finances. C’est aussi une question de mode de vie et d’état d’esprit.

Après les études, bon nombre de praticiens se lancent dans une suite de remplacements. D’autres amorcent une collaboration, sans savoir s’ils s’entendront durablement avec le titulaire du cabinet où ils exercent. Ceux qui choisissent l’exercice salarié ou mixte ne peuvent pas savoir non plus dès le départ si leur situation sera durable. En revanche, ceux qui osent monter leur cabinet dans un endroit bien choisi ont toutes les chances de s’ancrer pour longtemps : la demande de soins est si massive et les listes d’attente si longues dans la plupart des cabinets existants, qu’il faut vraiment mal travailler pour échouer. Bien évidemment, il est préférable d’éviter les quelques villes où se trouve une école d’orthophonie.

Mais mis à part les courageux qui se lancent directement dans l’aventure libérale, il est évident que les jeunes professionnels doivent commencer par louer leur logement : ils restent ainsi libres de leurs mouvements. Durant cette période, ils pourront tout de même épargner pour posséder un apport personnel, qui servira le jour de l’achat d’un logement. Lorsque la situation personnelle et professionnelle se stabilisera, la question d’un achat deviendra pertinente. L’aspect purement patrimonial prendra alors toute sa place dans ce choix.

Les prix de l’immobilier ont très fortement grimpé durant les années 2000, ce qui a même conduit des gens modestes à payer l’impôt sur la fortune. Parallèlement, les taux d’intérêt des prêts immobiliers ont fléchi, ce qui a permis d’emprunter davantage sans augmenter la mensualité. Depuis le début de la crise actuelle, on observe un tassement des prix des biens, qui varie fortement selon les endroits. La négociation devient à nouveau possible avec les vendeurs. Quant aux taux, ils se sont effondrés : les banques centrales tentent ainsi de relancer l'économie, malgré tous les risques que cela implique.

Durant les années 2000, les loyers d’habitations ont bien augmenté aussi. Leur progression fut telle, que l’indice qui permettait de calculer leurs augmentations annuelles a été changé par le gouvernement. Il ne s’agit plus de l’Indice du Coût de la Construction, mais de l’Indice de Référence des Loyers, fortement lié à l’inflation, donc oscillant entre -0,1% et +3%. L’ancien indice, l’ICC, oscillait entre -1% et +8%. Notons que pour les baux commerciaux, l'Etat a créé l'ILC ; pour les baux professionnels, l'ILAT.

Comparons les deux formules en prenant l’exemple d’une maison vendue 150 000 €, et de la même habitation louée 650 € par mois. Si la personne qui hésite entre les deux solutions a 30 ans et projette sa situation jusqu’à 80 ans, elle obtiendra le comparatif suivant :

Achat (montants arrondis à l’euro près) :
Frais notariés : 12 139 €
Garantie Crédit Logement, qui remplace l’hypothèque : 1 915 €, dont 1 009 € remboursés à la fin du prêt, donc un coût global de 906 €
Crédit immobilier à 2,6 %, assurance comprise, sur 20 ans (source : Meilleurtaux.com)
1 mensualité : 823 €
240 mensualités : 197 547 €
50 ans de taxe foncière, commençant par exemple à 700 € et revalorisée de 3% par an : 78958€
Coût total de l’acquisition : 290 373 €


Location :
Loyer à 30 ans : 650 €
Loyer à 80 ans (+2% par an) : 1 715 €
Total des 50 années de loyer : 659 719 €


L’achat aura donc coûté 369 346 € de moins ! A cette somme, il faut retirer deux montants aléatoires
  • les frais d’agence immobilière, nettement moindres pour trouver une location que pour acheter un logement ;
  • l’entretien du logement, dont une partie reste uniquement à la charge du propriétaire. Mais même avec une toiture et une chaudière à changer, il semble difficile d'atteindre 369 346 €.

On constate néanmoins qu’en acceptant un effort à court terme, celui qui achète obtient un gain énorme à long terme. Arrivé à 20 ans, il n’a plus que sa taxe foncière et l’entretien à payer. La différence peut alors être consacrée à un autre poste budgétaire, tel que les études de ses enfants.

Au départ, la personne qui choisit de rester locataire peut placer la différence entre 906 € et son loyer de 650 € : chaque mois, elle économise 256 € et 58 € de taxe foncière (700 / 12). Mais cette différence va fondre comme une peau de chagrin, à cause des augmentations de l’Indice de Référence des Loyers. Si l’IRL se maintient en moyenne à +2% par an, le loyer dépassera 906 € durant la 18ème année. Et il continuera à grimper. Rappelons que durant toute cette période, l’AMO n’a aucune chance d’augmenter de 2% par an... Le budget « logement » de l’orthophoniste locataire étranglera progressivement sa capacité d’épargne. 

Bien entendu, tous ces raisonnements peuvent être remis en question par le conjoint éventuel...