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mercredi 27 janvier 2016

Orthophonie : bilan globalement positif ?




Suite à un échange avec Marco sur le forum Orthogestion, je me suis demandé si je brossais un tableau trop noir quand je décrivais l'évolution de notre profession ou de l'ensemble des métiers paramédicaux exercés en libéral.

J'avais commencé à m'inquiéter ouvertement dès la création de ce blog pendant l'été 2008, en écrivant une série d'articles qui faisaient un état des lieux. Dès cette époque, je déplorais par exemple le fait que l'AMO ait perdu 1/3 de pouvoir d'achat durant les 25 années précédentes. Mais ai-je sombré par la suite dans une sinistrose stérile, ou les choses ont-elles réellement empiré pour nous ?


Examinons avec lucidité ce qui s'est passé depuis l'ouverture de ce blog pendant l'été 2008, sans nous limiter à l'AMO :

1) Négatif

  • Effondrement du régime des praticiens conventionnés : ma cotisation est passée de 78 à 290 €, pour obtenir 35 points au lieu de 44 à l'époque, sachant que la valeur de ces points a été divisée par deux ! On imagine mal une réforme de ce type proposée à des salariés.
  • Explosion de la cotisation forfaitaire du régime complémentaire de la CARPIMKO, sans commune mesure avec celle de l'AMO : 992 -> 1400 €. +41% pour tout le monde.
  • Tripatouillage du régime de base de la CARPIMKO (encore elle !) : avec un revenu stagnant, je suis passé de 2780 € à 4302 € de cotisation.
  • Quasi-doublement de la taxe FIF-PL avec de nouveaux droits qui ont été rognés par la suite.
  • Le DPC soviétique : il faut y aller, même si on n'est pas intéressé.
  • La création de la taxe URPS pour financer des organismes que personne n'avait demandés.
  • L'explosion des taxes foncières et de l'impôt sur le revenu (mais ça c'est pour une petite moitié de la population, pas seulement nous).
  • La réunionnite qui a atteint les écoles, avec participation gratuite, ou courrier supplémentaire à rédiger
  • Les exigences sidérantes des MDPH, concernant les délais et les tests à utiliser.
  • Les listes d'attente qui deviennent ridiculement longues dans maints endroits et qui finalement nous rendent inexistants pour une partie de la population.
  • Les normes d'accessibilité : la loi ERP date de 2005, mais en 2008 on pouvait encore espérer que le réalisme prévaudrait. Finalement non : beaucoup de villages et de petites villes n'ont aucun local disponible pour d'éventuels nouveaux orthophonistes. Mais comme dit la FNO, nous ne pouvons pas être contre. Il suffit de ne pas soigner la population de ces endroits, ou d'y risquer la prison.
2) Positif
  • Une seule augmentation des lettres clés, mais une quand même en 2012 : +4% sur l'AMO, +1 € sur l'IFD. Ca ne compensait absolument pas les 17 % d'inflation que nous avions subis depuis la revalorisation de 2003 (source : INSEE), mais c'était toujours ça. En outre, ces temps-ci, on nous parle davantage de déflation que d'inflation. Remercions l'Arabie et la Russie de produire trop de pétrole.
  • Le contrat incitatif (zones très sous-dotées), qui n'existe plus.
  • Le pacte de solidarité, réservé à certains (mais pas à votre serviteur).
  • La fin de la taxe pro, remplacée par la CFE. Pour certains, c'est mieux, pour d'autres c'est pire qu'avant.
  • Le master, qui n'a pour conséquence immédiate qu'une augmentation des frais d'études et qu'un énorme problème d'équivalence pour les logopèdes. Mais je veux bien y voir du positif à long terme.
  • L'apparition du terme "communication" à tous les étages de la nomenclature : j'imagine que c'est positif.
  • La revalorisation de certains actes (ex : dysphonie), mais évidemment ni le 10,1 ni le 12,1.
  • Le passage des AMO 13,x à 50 + 50 séances.
  • L'apparition d'Orthoscribe.
  • La création de  154 782 groupes Facebook orthophoniques où chacun trouve rapidement une réponse à ses questions.
Il est évidemment difficile de mettre tous ces éléments épars en balance. Chacun leur attribuera des coefficients qui lui seront propres pour décider si le bilan est globalement positif, comme disait le regretté Georges Marchais. Vous savez déjà de quel côté penche ma balance : je travaille pour gagner ma vie, avant toute autre considération d'épanouissement ou autre. Cela étant, il y a pire, comme métier. Et que pourrais-je faire d'autre ? Rien. Voilà le bon côté des choses.