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mardi 25 mai 2010

Revalorisations : rêve ou utopie ?




Dans mon billet du 2 février 2009, j'avais expliqué comment les revalorisations de tarifs des professionnels de santé libéraux étaient soumises au respect de l'objectif national des dépenses d'assurance maladie (ONDAM).

A l'issue de la seconde conférence sur les déficits du pays, le Président de la République a annoncé deux mesures qui vont compliquer encore un peu plus la mise en place de revalorisations, même si elles sont négociées en amont :
  • L'ONDAM est à +3 % cette année et sera à +2,9 % l'an prochain, puis +2,8 % en 2012. A l'heure actuelle, le rythme réel est à +4 %, selon le Quotidien du Médecin, sans "aucune chance de s'infléchir". A l'origine, il était question de placer l'ONDAM à +2 % tout ronds.
  • Le comité d'alerte donnera son avis le 15 avril au lieu du 1er juin de chaque année. L'alerte sera déclenchée à partir d'un dérapage de 0,5 %, au lieu de 0,75 % actuellement. Si cette mesure avait déjà existé depuis 13 ans, une alerte aurait été déclenchée quasiment tous les ans, assorties de tours de vis. Le Quotidien du Médecin parle de baisses de tarifs et / ou des taux de remboursement. C'est encore pire que le gel que nous subissons depuis des années. A l'heure où j'écris ces lignes, personne ne dit si cette nouvelle annonce remet en cause la future consultation médicale à 23 €, que certains médecins appliquent d'ores et déjà.
Tout cela s'avère peu réjouissant. Avant de crier avec la meute, on peut néanmoins se demander s'il existe une alternative crédible à cette politique. Le discours démagogique qui consiste à "faire payer les riches" n'est que de l'écume médiatique digne du regretté Georges Marchais. D'ailleurs, l'ONDAM, créé par les ordonnances Juppé en 1996, n'a jamais été remis en cause par les gouvernements suivants, quelle que soit leur tendance politique.

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Il y a surtout une volonté politique de la part du président de favoriser sa clientèle électorale : les ISF+++ qui n'ont pas besoin de travailler pour vivre (merci le bouclier fiscal), les nombreuses catégories socioprofessionnelles dont on connait le vote UMP (les restaurateurs, merci la baisse de TVA en échange de vagues promesses de baisse de prix non tenues), les buralistes, les taxis etc...
les généralistes ont eu leur augmentation à 23 € pour le 1er janvier 2010 au lendemain de la cata électorale de l'ump aux régionnales lors de la sortie d'un sondage évoquant le rejet massif par les généralistes de la politique de santé de Sarko.
etc...etc...

Plus que jamais les orthos doivent réclamer une légitime augmentation de l'AMO gelée depuis 8 ans (l'augmentation de 3 centimes en 2007 n'étant qu'une compensation de 1 et quelques % permettant à peine de s'acheter un sandwich)

Guillaume a dit…

Vous tombez dans le travers démagogique que je décrivais ce matin : comment imaginer que le Président puisse espérer une réélection sur la base que vous décrivez ? Les ISF+++, qui ne sont pas tous rentiers et dont certains travaillent deux ou trois fois plus qu'un orthophoniste, ne comptent pour rien dans l'électorat. On devrait pouvoir parler de ces choses-là froidement, comme des technocrates, sans tomber dans la démagogie. Nous en sortirions grandis, non ?

Je suis d'accord avec vous sur l'aspect légitime de l'augmentation des lettres-clés, étant donné que l'inflation 0 n'existe pas. Celle des médecins leur était d'ailleurs promise depuis trois ans.

Quant à l'augmentation de l'AMO de 2007, elle correspondait à des crédits déjà engagés, si je me souviens bien. C'est la raison pour laquelle elle a été si minime : +1,27 % alors que l'inflation de l'année se situait déjà au-dessus.

Anonyme a dit…

aucune démagogie dans mes propos mais un simple constat,

l'orthophonie est au bord du gouffre et l'exécutif n'en a que faire tout comme il n'a que faire des pathologies de nos patients tout occupé qu'il est à occuper le terrain médiatique et émotionnel pour faire avaler n'importe quoi aux Français

Guillaume a dit…

Il lui faut aussi calmer les spéculateurs émotifs, malheureusement. Il est sur le fil du rasoir comme la plupart des pays européens.

Anonyme a dit…

Il n'était pas sur le fil du rasoir pour les nombreux cadeaux fiscaux économiquement inutiles (TVA des restaurateurs, bouclier fiscal, exonération des heures sup etc...etc...)

Mais bon, certains croient ce qu'il dit, qu'ils revotent pour lui et tant pis pour eux

Guillaume a dit…

Les perspectives économiques n'avaient rien à voir en 2007, vous le savez bien. Regardez où en étaient le CAC 40 et le taux de chômage à l'époque.

La détaxation des heures supplémentaires pouvait se concevoir quand le taux de croissance était élevé. On aurait pu supprimer les 35 heures, cela aurait été plus franc et meilleur pour le budget de l'Etat.

Quant au bouclier fiscal, c'est une mesure de justice fiscale, qui ne coûte pas grand chose. Ceux qui sont contre sont généralement des gens qui n'en bénéficient pas : ça ressemble à de l'envie, l'un des 7 péchés capitaux. Le bouclier est aussi une maladresse politique utilisée comme un hochet par l'opposition (vous venez encore de le prouver) : il eût été plus clair de supprimer l'ISF. Maintenant c'est trop tard, pour 2 ans encore.

N'allez pas croire que je prêche pour ma chapelle : je ne serai probablement jamais soumis à l'ISF et je fais 55 heures non supplémentaires.

Comme vous le voyez, on n'est pas obligé d'adhérer à tout ce qui se passe, sans pour autant coller à la démagogie ambiante.

Les Pigeons a dit…

"Quant au bouclier fiscal, c'est une mesure de justice fiscale, qui ne coûte pas grand chose."

MOUAHHHH, HA, HA, HA, LOL de LOL,

notre assemblée s'est bien marrée en lisant ça.

On en a gaulé un bon là, de classe mondiale, un vrai champion du monde.

Anonyme a dit…

Et oui amis pigeons, le lavage de cerveau sarkozyste a particlièrement bien fonctionné sur le sieur Guillaume...

Guillaume a dit…

Il est très facile de traiter les gens de con, même de manière subliminale comme vous le faites. Je maintiens ce que j'ai écrit, même si c'est provocateur. Il serait totalement injuste de donner plus de la moitié de ce que l'on gagne. Commencer à travailler pour soi le 1er juillet, c'est déjà assez spoliateur comme ça.

Puisque ce serait injuste, le bouclier est juste.

Guillaume a dit…

@Anonyme : relisez ce que j'ai écrit un peu plus haut, ce n'est pas le discours de l'UMP, qui n'ose pas s'attaquer de manière frontale aux 35h et à l'ISF. Elle préfère élaborer des usines à gaz qui ne choquent pas les bien-pensants épris d'égalitarisme vers le bas.

@Pigeons : Je vous souhaite bien du plaisir, le jour où les anti-boucliers s'occuperont de vos dividendes et de vos PV. Regardez leur programme sur les retraites, par exemple. Vous vous sentez peut-être à l'abri avec des AV et des PEA, mais le jour où les égalitaristes détruiront ces paradis fiscaux par mesure de justice et pour financer les déficits, il y aura moins de rires sous cape au dîner de cons.