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lundi 13 septembre 2010

Faut-il fuir les actions ?




Si vous suivez un tant soit peu l'actualité économique, vous avez dû constater que la défiance envers les actions est à nouveau à la mode. Bien entendu, je ne parle pas de la population française dans son ensemble, qui reste malheureusement très hostile à ce type de placement, quel que soit le contexte. Actuellement, ce sont les grands investisseurs eux-mêmes qui doutent de la réalité de la reprise et se remettent à faire tanguer fortement les cours sans qu'une tendance claire parvienne à se dégager. La moindre statistique américaine provoque des écarts qui confinent parfois à l'hystérie collective.

Dans cet océan d'opinions dubitatives voire franchement négatives, on voit parfois poindre une opinion rafraîchissante. Ce fut le cas ce matin, quand j'ai reçu la newsletter de Finance Sélection, la société qui se trouve derrière le site www.mes-contratsmadelin.fr

Je vous la livre :


Lettre aux investisseurs du 7 septembre 2010

Le pire n’est pas si sûr

La cause paraît entendue : l’arrêt d’un rebond économique qui n’a jamais convaincu et le retour de la récession seraient imminents si l’on en croit le comportement des marchés financiers depuis trois mois : en plébiscitant les titres d’Etat réputés les plus sûrs au mépris du rendement offert, en délaissant des marchés d’actions déjà peu valorisés, les opérateurs dévoilent sans conteste leur conviction d’une évolution vers la déflation, qui tire les prix vers le bas et fragilise les acteurs économiques. La vision du « scénario en W », soit l’avortement du processus de reprise à l’œuvre depuis dix-huit mois suivi d’une rechute avant un hypothétique redressement, serait généralement partagée.

La cause directe de cette profonde méfiance se situe dans l’affadissement de la reprise américaine depuis quelques mois : après plusieurs trimestres à des rythmes assez vifs, la croissance a sensiblement ralenti au printemps et les indicateurs avancés les plus récents témoignent de fait d’une expansion très faible –mais en aucune façon d’une baisse de l’activité toutefois. Au-delà même de ces chiffres, les observateurs s’inquiètent surtout du maintien prolongé en récession du secteur immobilier et de l’incapacité apparente de l’économie à créer à nouveau des emplois. Ajoutons la langueur de la création monétaire malgré la politique fortement expansionniste de la Réserve fédérale, le diagnostic sur l’économie américaine est limpide : engagé dans un processus de désendettement des agents privés, que le gouvernement à court de munitions ne peut plus contrecarrer, après des années d’excès de crédit, le système paraît voué à une longue tempérance.

A côté de cela, les soubresauts de la dette souveraine, en Europe notamment, ont réveillé les craintes de défaut de paiement, propageant dans un premier temps la suspicion sur l’ensemble des titres financiers et générant par contrecoup une demande très forte de sécurité. La sélection parmi les émetteurs a été impitoyable, tandis qu’au sein des classes d’actifs les titres à rendement fixe captaient les placements au détriment des valeurs à revenu variable jugées bien trop incertaines. A l’heure du bilan, les marchés obligataires se sont envolés, les placements monétaires gardent beaucoup d’adeptes malgré un rendement nul et au prix d’une stérilisation préjudiciable à l’activité, et les bourses, du moins celles des nations riches, se sont affaissées sur fond de désertion d’investisseurs tétanisés par la crainte d’un regain de mortalité des entreprises.

Nous avons donc eu tort plus tôt dans l’année de mettre en garde contre des obligations d’Etat au rendement déjà faible et qui est devenu aujourd’hui franchement médiocre (l’Allemagne émet ces jours-ci vers 2.25% à dix ans, les Etats-Unis et la France vers 2.6%) : la valeur de ces titres a gonflé et la détention obligataire, sauf sur quelques signatures très contestées, s’est avérée un fleuve infiniment plus tranquille que ne l’a été le sort des actionnaires, ballottés par d’éprouvantes valses-hésitations sans en retirer, dans la plupart des cas, de profit significatif.
Cette situation peut encore durer : si vraiment le monde occidental entre dans un schéma de développement (ou, plus exactement, d’arrêt de croissance) tel que le Japon le connaît depuis une dizaine d’années, les taux de rendement peuvent encore diminuer et les actions de sociétés en permanence suspectes d’être au bord de difficultés graves continueront à végéter, au mieux. Mais la lecture des indices tend à nous amener vers un pronostic moins pessimiste.
Il nous semble que la vision des marchés est datée, focalisée sur la prééminence incontournable des seuls Etats-Unis – et la prédominance des opérateurs anglo-saxons renforce ce sentiment. On ne contestera pas bien sûr le poids toujours primordial de cette économie, mais il serait léger de ne pas tirer de conclusion du formidable basculement en cours entre les pays occidentaux et ceux que l’on appelle émergents par commodité mais dont certains sont dès maintenant des poids lourds de l’économie mondiale. Cette zone, certes hétérogène, est depuis trois ans le soutien indubitable de la croissance mondiale ; elle maintient à haut niveau la demande de matières premières, et est largement à l’origine de la hausse de 9% du commerce international prévue en 2010. Le commerce transpacifique a nettement dépassé désormais les échanges transatlantiques, démontrant la montée en puissance de ces nations. Grâce à une expansion supérieure à 5% l’an depuis des années, parfois même à deux chiffres, une classe moyenne de plusieurs centaines de millions de consommateurs au pouvoir d’achat interne plus très éloigné de celui des occidentaux s’accroît à grande vitesse. Nous décelons au travers de ces données un très puissant facteur de dynamisme.
Subsidiairement, même l’Europe, pourtant entravée de multiples handicaps, connaît actuellement une relative embellie sous l’influence de l’Allemagne, qui recueille les fruits de réformes engagées à froid avant la crise financière ; la conjoncture européenne est mieux orientée à ce jour que l’américaine ; c’est transitoire sans doute, mais l’effet d’entraînement d’une zone au poids comparable à celui des Etats-Unis ne doit pas être négligé.

Les marchés se concentrent actuellement sur les risques de rechute et de ce fait tendent à occulter les signaux de robustesse, allant sous certains aspects à la limite de l’inconséquence : ainsi, les titres de dette privée ont été recherchés ces derniers mois alors que les actions étaient délaissées, ce qui anticipe de facto que les sociétés pourront faire face sans aucun problème à leurs échéances mais ne parviendraient pas à rémunérer leurs actionnaires !
Nous jugeons surévaluées, à tout le moins sans attrait, les obligations d’Etat occidentales (nous reviendrons sur les risques de cet engouement dans notre prochaine lettre). Si l’on veut de la dette souveraine, nous voyons bien davantage de valeur dans celle des pays émergents : il est anormal que des pays dans la majorité des cas bien mieux gérés, aux finances publiques saines, aux comptes extérieurs excédentaires et aux réserves de change confortables doivent consentir un surcroît d’intérêt important à leurs prêteurs, et cette singularité ne durera pas éternellement ; autant en profiter, alors qu’un bonus pourrait être apporté à l’investisseur avec, à terme, la montée du change de ces pays.

Les actions peuvent continuer à souffrir quelque temps de la morosité du moment, mais nous estimons très majoritaires les chances de sortie par le haut. La raison en tient simplement à leur évaluation très basse qui anticipe, en Europe ou au Japon, une stagnation voire un effritement des bénéfices pour les dix années à venir, et une croissance très modeste aux Etats-Unis. Or, le redressement généralisé constaté depuis un an ne milite pas du tout pour une telle attente ; compte tenu de l’évolution bénéficiaire, la valorisation des actions est presque revenue aux points bas de mars 2003 ou 2009 alors que le contexte économique est tout de même mieux orienté, et les rendements qu’elles offrent, sans précédent récent, surclassent ceux des obligations émises par les mêmes émetteurs. Les sommets historiques des indices sont souvent très loin –rappelons qu’à Paris, le Cac 40 a pratiquement reculé de moitié en dix ans si l’on exclut les dividendes- et la dépréciation ressort massive. Tous ces arguments convergent vers une revalorisation des cours dès lors que la méfiance actuelle se sera amoindrie sinon dissipée ; elle entraînera celle des places « émergentes », au point mort pour cause de début de surchauffe économique et encore un peu tendres pour agir de manière autonome, mais dont la valorisation prend du retard au gré de l’avancée soutenue des profits.



Les analyses et recommandations ci-dessus n’ont qu’un caractère informatif et ne sauraient en aucun cas engager la responsabilité de ses auteurs. Les investisseurs demeurent entièrement maîtres et responsables de leurs décisions d'investissement et de gestion. Ils reconnaissent assumer et supporter l'intégralité des risques financiers liés à leurs investissements.
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"LES PERFORMANCES PASSEES NE PREJUGENT EN RIEN DES PERFORMANCES FUTURES ET NE CONSTITUENT EN RIEN UN ENGAGEMENT DE REMUNERATION."

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