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vendredi 22 décembre 2023

Ma lettre au Père Noël


Cela fait maintenant quatre ans que j'envoie ma lettre au Père Noël dans ma newsletter (cliquez ici pour vous abonner). Cette année je la mets ici aussi, pour les non-abonnés.

Mes parents, très cartésiens, n'ont jamais voulu que je croie à ce brave Finlandais quand j'étais petit. Alors maintenant que je suis moins petit, je me rattrape. J'espère que vous partagez une partie de ce qui y est écrit :


Cher Père Noël,

Les auxiliaires médicaux ont été bien sages, cette année encore.
Nous avons subi les énièmes hausses délirantes de la Carpimko sans broncher :

  • +11 % sur le régime invalidité décès
  • + 5 % sur la cotisation forfaitaire du régime complémentaire
  • +7 % sur le seuil du bonheur et encore +5 % pour l'an prochain : à 46 368 euros, ce seuil merveilleux devient de plus en plus hors d'atteinte pour les orthophonistes et les orthoptistes...
Et tout ça en attribuant moins de points de retraite, à revenu constant. Or, notre revenu tend même à baisser puisque les dépenses du cabinet évoluent beaucoup plus vite que nos tarifs.

Tu sais tout ça, cher Père Noël. Tu as vu à quel point nous étions stoïques. Mais tu ignores peut-être que la Carpimko nous concocte une nouvelle réforme du régime complémentaire qui visera à décourager le travail, en s'en prenant massivement à ceux qui ont le malheur de soigner beaucoup de patients. Les balles dans le pied, c'est très français.

Là aussi, nous avons été très sages : quand ça s'est su, nous n'avons pas bronché.

C'est peut-être pour ça que ton concurrent, le bon Dr Braun, nous a concédé gentiment des hausses tarifaires qui paraissaient impossibles en 2022. Qui aurait parié là-dessus ?

Ce bon Dr Braun a été éjecté de son poste. Son successeur, M. Rousseau, vient aussi de claquer la porte. Et notre nouvelle ministre, Mme Firmin-Le Bodo, est ciblée par une enquête judiciaire pour une histoire de cadeaux d'Urgo. Pourtant tout le monde le sait : les cadeaux, ce n'est pas Urgo qui les distribue. Et d'ailleurs, que ferions-nous d'un stock de pansements et de traitements contre les durillons ?

Les cadeaux doivent rester ton monopole, cher Père Noël. Nous sommes tous derrière toi. D'autant que les ministres de la Santé ont manifestement d'autres chats à fouetter et jouent un peu trop au jeu de la chaise musicale. C'est pitoyable, on se croirait sous la IVe République.

Cher Père Noël, je sais que ton usine de cadeaux peine encore face à l'inflation dopée par le méchant Vladimir. Les médecins négocient encore leur convention, alors je sais que tu les combleras bien plus que nous, comme toujours. Déjà le mois dernier, le C a pris 6 %. L'AMO, lui, prendra 4 % le 26 janvier après un blocage administratif de six mois.
Déjà en 2017, la consultation des généralistes avait pris 9 % alors que nous avions accepté gentiment le gel de l'AMO, de l'AMK, de l'AMI et de l'AMY.

Mais les médecins méritent amplement ce traitement de faveur : ils ont fait 10 ans d'études et des gardes de 24h sans dormir. Je n'aurai donc pas l'outrecuidance d'exiger les 2 % qui nous manquent par rapport à eux, cher Père Noël. A tout seigneur tout honneur. Cette année, je ne te demanderai que quelques cadeaux qui ne te coûteront pas cher :
  • L'interdiction claire, écrite dans la loi, des "petits bilans" pour l'Education nationale et les MDPH.
  • La disparition de tous les mini-forfaits, y compris le FAMI, qui nous ont instillé une charge mentale complètement inutile avec leurs conditions ubuesques et néanmoins mouvantes qu'il faut apprendre par cœur ; cet argent pourrait être reporté sur la lettre-clé, ou à la rigueur sur des hausses de cotations si tu y tiens (mais tu sais que je suis pour la cotation unique, cher Père Noël).
  • La disparition du principe de l'extrapolation des indus, qui fait de nous des margoulins compulsifs officiellement reconnus.
  • La fin de la double prise en charge : que la sécu récupère directement l'argent auprès des CMPP, des IME, des EHPAD et autres SESSAD. Ca ne devrait pas être notre affaire, d'autant que certains parents nous cachent le fait que leur enfant est suivi dans l'un de ces centres problématiques.
  • La disparition du FIF-PL et des URPS, ainsi que des cotisations Urssaf afférentes.
  • Peut-être le plus dur : l'arrivée à la tête de la Carpimko de gens épris de liberté, qui ne croiraient plus à la pyramide de Ponzi de 1945 et qui arrêteraient de siphonner nos capacités d'épargne au nom de la solidarité avec les boomers. Qu'ils comprennent enfin que nous sommes des indépendants ! Nous ne sommes pas de petites choses fragiles dont Papa-Etat doit s'occuper parce qu'elles ne savent pas ce qui est bon pour elles-mêmes.
En fait (ou plutôt "en vrai", comme on dit en 2023) je ne te demande pas grand-chose, cher Père Noël : même pas une nouvelle négociation conventionnelle, parce que je sais qu'on est probablement reparti pour cinq ans de vide, comme d'habitude.

Je te demande juste un peu de dé-soviétisation de nos métiers. Je place tous mes espoirs en toi et te remercie à l'avance.

Bon courage pour dimanche soir !


Ton Guillaume qui t'aime tendrement.

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