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mercredi 3 février 2010

Vive le risque !




Cette année, comme l'an dernier les placements préférés des Français vont encore perdre une peu plus d'attrait. Leur schéma classique est le suivant :
  1. livret A, LDD
  2. assurance-vie sur fonds en euros
  3. immobilier : résidence principale et éventuellement un appartement bénéficiant d'une loi défiscalisante.

La plupart des Français, y compris des Français paramédicaux, optent pour ce schéma qui dénote une énorme aversion face au risque. Nous détestons l'idée de perdre une partie de l'argent que nous avons durement gagné. Même les plus jeunes de nos collègues se tournent vers le programme en trois points ci-dessus, alors qu'ils ont le temps (40 à 45 ans devant eux) de mettre en place des solutions plus imaginatives.

La seconde raison qui pousse les gens à ne pas prendre de risque est aussi liée à l'énorme dévalorisation de l'image de l'actionnaire, dans notre pays. Il est vu comme un être malfaisant, prêt à cautionner tous les licenciements et grand amateur de délocalisation. Il est l'ennemi des salariés, donc l'ennemi du peuple.

Pourtant, il est facile d'attaquer le plan en 3 points de Monsieur Tout le Monde :
  1. Les livrets bancaires ne rapportent plus rien, au moins jusqu'à ce que l'inflation revienne ou que les taux d'intérêt remontent. A 1,25%, le livret A et le LDD protègent encore parfaitement de l'inflation, grâce au coup de pouce du gouvernement qui a été maintenu avant-hier. C'est déjà une bonne chose, mais ce n'est pas de l'épargne, c'est de la préservation, juste bonne pour les liquidités.
  2. L'assurance-vie sur les fonds en euros est toujours sans risque pour l'instant, mais son rendement ne cesse de chuter depuis des années. Certains contrats, comme le RES de la MACSF avec 4,55% en 2009, font encore illusion en puisant dans leurs réserves de bénéfices passés. Mais la moyenne des contrats est maintenant en-dessous de 4%. Certains anciens contrats bancaires frôles même la barre des 3% : les banques adorent les nouveaux clients, au détriment des anciens qui leur ont fait confiance mais qui sont prisonniers pour au moins 8 ans grâce aux lois fiscales. Mais rappelons qu'à 3%, un retraité a besoin d'avoir amassé un capital de 800 000 euros pour obtenir un complément de retraite de 2000 euros par mois ! Ce calcul est simple à faire, mais ce placement reste pourtant un des préférés des Français. Les collègues qui se limitent à cela, par peur du risque, lient leur destin à la survie éventuelle de la CARPIMKO et à l'obole qu'elle voudra bien leur verser à 70 ans.
  3. L'immobilier n'est pas sans risque, mais il est vu comme quelque chose de concret, un peu comme une pièce d'or Napoléon que les gens préfèrent à une part de SICAV indexée sur le cours de l'once d'or. Il est vrai que l'immobilier fluctue moins que la bourse et qu'on imagine mal un appartement devenir un penny-stock. Mais il peut être invendable : on passe tous les jours devant des panneaux "A VENDRE" qui sont là depuis un an. En outre, une fois que l'on possède sa résidence principale et son cabinet, on entre dans l'inconnu, puisque le rendement des autres placements immobiliers est lié à la bonne volonté du locataire (risque plus faible en SCPI grâce à la mutualisation), quoi qu'en disent tous les vendeurs de défiscalisation qui vous présentent des garanties sans vous parler des petites lignes. Enfin, comme je l'ai déjà expliqué, la défiscalisation promise sur les biens neufs est souvent incluse dans le prix d'achat et/ou réintégrée au moment de la revente avec une grosse moins-value.
On voit donc que les solutions 1 et 2 sont actuellement une impasse et que la solution 3 n'est pas aussi dénuée de risque que certains le pensent. J'en tire deux conclusions logiques :
  1. Il faut accepter une certaine dose de risque. Le plus grand risque, à long terme, est de ne prendre aucun risque.
  2. Tant qu'à prendre des risques, il ne faut pas tout mettre dans l'immobilier, malgré son côté tangible, la défiscalisation souvent illusoire et l'énorme attrait de l'effet de levier dû au crédit bancaire.
Il faut donc marcher sur deux jambes : une pour l'immobilier, une pour les valeurs mobilières (actions, obligations, matières premières).

A suivre...

3 commentaires:

Galedria a dit…

Faisant partie des jeunes collègues qui ont 45 ans devant eux, j'attends la suite avec impatience!

Merci pour ton blog, qui est vraiment très éclairant pour une débutante! D'ailleurs je l'ai conseillé à toute ma promo.

padebol a dit…

devoir n°1 :

apprendre ce qu'est la déflation et ses conséquences.

devoir n°2 :

essayer de comprendre en quoi l'inflation ne ferait qu'aggraver la dette des Etats.

leçon n°3 :

maintenant que vous êtes en dissonance cognitive et pour vous permettre de reprendre pied, repondez à la question : comment se fait-il que, malgré l'océan de liquidité déversé sur les marchés, l'inflation ne reparte pas ?

aide pour le devoir 3 : imaginez une entreprise ayant bénéficié de milliards d'investissements et de trésorerie quasi gratuite fasse faillite et se retrouve avec une valeur nulle, où est passé l'argent ? M3 a-t-il augmenté ? est-ce facteur d'inflation ou de déflation ?

etc...
etc...

Guillaume a dit…

Je veux bien apprendre, ô grand Maître condescendant. Mais répondre à mes questions de l'autre jour en me posant des colles n'est pas la meilleure des pédagogies, me semble-t-il.

Je renvoie donc les lecteurs à cet article pour comprendre la différence entre les crises de 2008 et de 1973 :

http://www.les-cercles.fr/economie/economie-societe/politique-economique/1376-dette-le-mythe-du-remboursement-par-l-inflation

Cet article au moins, c'est de la pédagogie, pas de la rétention d'information.