Nous avons tous reçu les programmes de la FNO et de la FOF en vue de l'élection du Conseil d'Administration de la CARPIMKO qui aura lieu le 21 juin. Rappelons que l'orthophoniste candidate de la FNO au poste de titulaire est l'actuelle présidente de la CARPIMKO : Madame François. Beaucoup de bulletins finiront à la poubelle, malgré l'importance de cette caisse pour nos vieux jours et en cas de coup dur. Moi-même, j'hésite à participer à ce scrutin. D'un côté, il est logique de donner notre avis quand un organisme démocratique nous le demande. Mais la CARPIMKO reste un organisme complexe et vu de loin, les programmes des deux syndicats ressemblent beaucoup à ceux des partis qui jurent que demain, on rasera gratis. J'ai donc lu leurs tracts avec plus d'attention que d'habitude, pour tenter de me décider.
Pour mémoire, cette caisse nous oblige à cotiser à 4 régimes, sur lesquels les syndicats ont des idées :
- Le régime de base, qui est commun à toutes les caisses des libéraux regroupées au sein de la CNAVPL. Il a été réformé plusieurs fois durant les dernières années, avec toujours plus de cotisations à payer. Plus d'un tiers des sommes collectées par la CARPIMKO à ce régime part dans la compensation nationale entre les différents régimes de base, d'après la FOF. Elle voudrait que ceux qui gagnent beaucoup supportent l'essentiel de ce mécanisme de solidarité. Il faut prendre l'argent où il est : rhétorique connue. Elle voudrait aussi que l'on puisse "racheter" les années d'études en cotisant volontairement. Cela montre à quel point elle croit au système par répartition. Quant à la FNO, elle souhaite la suppression du plafond au-delà duquel les revenus ne sont plus taxés : 193 080 €. C'est une proposition facile quand on représente une profession qui n'est pas concernée par cette mesure. Elle réclame aussi +10% sur les retraites des gens qui ont
renoncé au moins trois fois au sommeileu plus de deux enfants.
- Le régime complémentaire, qui est exclusivement géré par la CARPIMKO. La FNO entend bien maintenir cette autonomie. Vous avez peut-être remarqué que ces dernières années, le montant de votre cotisation forfaitaire avait augmenté de manière démentielle : vous avez payé 832 € en 2006, 1400 € cette année, soit +68% en 10 ans. Ce qui est impossible sur l'AMO ne pose aucun problème quand il s'agit de nos charges. La FNO souhaite la poursuite de cette politique. En outre, les deux syndicats s'entendent sur le fait de "permettre" (obligatoirement ou facultativement, on ne sait pas) aux gens qui ont de faibles revenus d'accéder au graal de la cotisation proportionnelle, dont ils rêvent à coup sûr. Actuellement, ceux qui gagnent moins de 25 246 € ne paient que les 1 400 € forfaitaires. Les autres versent en plus 3% de ce qui dépasse ces 25 246 €. Enfin, les deux syndicats réclament de nouveaux avantages sociaux, comme sur le régime de base. Espérons que leur financement soit assuré.
- Le régime des praticiens conventionnés, appelé aussi Avantage Social Vieillesse (ASV), qui ne concerne que ceux qui sont conventionnés avec la sécurité sociale, autrement dit presque tout le monde chez les orthophonistes. Il a été quasiment anéanti par la réforme de 2008 cuisinée dans l'urgence parce qu'il allait dans le mur financièrement. Auparavant, c'était une partie importante de nos futures retraites ; mais il n'est plus que l'ombre de lui-même, malgré une énorme augmentation des cotisations. Ici, les deux syndicats diffèrent. La FOF souhaite réfléchir sur le principe tout en réclamant un énième avantage social. La FNO préfère se montrer contre toute remise en cause de ce régime atrophié... tout en réclamant un nouvel avantage social. Côté financement, la FNO souhaite que l'Assurance maladie paie 2/3 de la cotisation proportionnelle aux revenus, au lieu de 60% actuellement (ça aurait pu être pire en 2008, les syndicalistes ont bien négocié).
- Le régime invalidité-décès, seul régime qui ne soit pas consacré à la retraite : ici, les deux syndicats réclament... devinez... voilà... vous y êtes... des avantages sociaux ! Sans évoquer leur financement.
Finalement, les deux tracts terminent en réaffirmant leur position politique : la retraite par répartition constitue le meilleur système, elle mérite d'être défendue. Côté cuisine interne, ils réclament aussi un fonctionnement non démocratique de la CARPIMKO, où chaque profession aurait le même nombre de voix, quel que soit son effectif. Cela reviendrait à léser les infirmiers et les kinésithérapeutes pour sur-représenter les orthophonistes, les orthoptistes et les podologues. Ce système existe ailleurs : cela s'appelle le Sénat, où le monde rural a plus d'influence que ce qu'il aurait si chaque sénateur représentait le même nombre d'habitants. N'est-il pas cocasse de vouloir transformer la CARPIMKO en Sénat ?
Que faire, en définitive ? On me demande mon avis, je vote. Mais FNO, FOF ou blanc ? J'hésite encore. Pourtant, j'aime les avantage sociaux, puisque je suis français !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire