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lundi 6 avril 2009

Infirmiers : que cache leur augmentation ?


Si vous n'êtes pas infirmier, ne vous enfuyez pas : ce qui suit pourrait bien préfigurer ce qui attend les kinés, orthophonistes et orthoptistes.

Le 1er juillet 2007, les infirmiers avaient signé une nouvelle convention, assortie d'une augmentation de leurs principales lettres-clés. L'AMI, par exemple, équivalent de l'AMO et de l'AMK, était passé de 2,90 à 3 €, soit 3,4% d'augmentation.

Le 15 avril prochain, un avenant à cette convention va permettre une nouvelle augmentation qui a de quoi nous faire rêver éveillés :

  • AMI : 3 -> 3,15 €, +5 %
  • AIS : 2,50 -> 2,65 €, +6 %
  • IFD : 2,20 -> 2,30 €, +4,5 %. Pour mémoire, celle des orthophonistes est à 1,52 depuis la nuit des temps. Il faut croire qu'ils roulent tous en Twingo.
  • IK en plaine : 0,30 -> 0,35 €, +16,7% ! Là c'est royal. Les orthophonistes sont toujours à 0,24 €, quel que soit le prix du gazole.
  • Majoration de dimanche : 7,80 -> 8 €, +2,6 %
N'allez pas croire que je sois jaloux de ces augmentations. Les frais de déplacement des infirmiers, pour ne parler que de l'IFD et de l'IK, restent très en-dessous de ceux des médecins. L'augmentation est donc méritée. De même, les actes basés sur l'AMI et l'AIS restent bien bas. Un infirmier libéral doit travailler comme un forcené pour bien vivre. La Fédération Nationale des Infirmiers (FNI), en la personne de Philippe Tisserand, son président fédéral crie victoire ici. On la comprend.

Mais on peut se demander par quel miracle les infirmiers sont parvenus à se faire augmenter deux fois en deux ans, après 6 ans de gel de leurs tarifs. Et pas de manière symbolique, comme nous le fûmes le 24/12/2007. Chaque médaille a son revers. Lors de notre dernière augmentation non symbolique, +7% pour l'AMO en 2003, la FNO avait aussi crié victoire, tout en laissant s'instaurer le suivi individuel avec le critère inique des 40 000 AMO à ne pas dépasser (je ne parle pas pour moi, qui suis en-dessous).

Le principal gain pour la sécurité sociale, cette fois-ci, est l'acceptation par la FNI d'un article qui permet de réguler les installations de nouveaux infirmiers :

  • Dans les régions "sur-dotées", les nouveaux infirmiers libéraux ne pourront être conventionnés avec la sécurité sociale que si un infirmier déjà conventionné cesse son activité. D'ailleurs, ceux qui partiront seront tenus d'en informer leur CPAM au moins 3 mois à l'avance.
  • Dans les régions très "sous-dotées", les infirmiers déjà établis et les nouveaux se verront proposer un contrat santé solidarité, ressemblant à notre contrat de bonne pratique. Il leur faudra suivre des malades chroniques, vacciner les patients contre la grippe, télétransmettre 80% de leurs feuilles de soins, donner à la CPAM leur nombre de jours de remplacement annuel, suivre des formations conventionnelles et participer à des réseaux de soins de ville. Pour tout ceci, la CPAM donnera 3000 € maximum, comme "participation aux dépenses d'investissement" (source : www.infirmiers.com).

Il sera intéressant, dans les mois qui viennent, de savoir si les autres paramédicaux acceptent aussi de revenir sur la liberté d'installation pour obtenir une augmentation. Si l'on pense au bien de la population avant le nôtre, la démarche actuelle de la FNI est à généraliser. Bien sûr, cette position altruiste est aisée pour moi qui suis déjà installé. Je doute que les étudiants la partagent.

4 commentaires:

Unknown a dit…

je pense que tout le monde a à gagner à une régulation de l'installation,..
les patients des zones sous-dotées tout d'abord,
les professionnels installés bien sûr,
et même les nouveaux diplômés qui constitueraient ainsi un patrimoine professionnel.

f.medina

Guillaume a dit…

Entièrement d'accord avec ce que vous écrivez, Franck.

Unknown a dit…

Tellement facile de dire ça quand on a pu s'installer où on voulait !

Guillaume a dit…

@Anonyme : J'exerce dans une zone très sous-dotée.

Plus globalement, il me semble normal qu'une profession qui vit des cotisations de la population (et des patrons) prenne en compte l'intérêt général et non le sien.