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vendredi 22 mai 2009

Et ça continue encore et encore...



... c'est que le début, d'accord, d'accord.

Les plus âgés d'entre nous se souviennent probablement de cette chanson de Francis Cabrel de 1985 (pardon pour la faute de français, elle n'est pas de moi). L'actualité des métiers paramédicaux pourrait être chantée sur le même thème et avec le même regard pétillant d'allégresse. N'allez pas croire que je sois uniquement à l'affût des mauvaises nouvelles. Mais les bonnes commencent à dater. J'y reviendrai plus bas.

Le 11 mai, je vous disais que les dépenses de soins de ville restaient inférieures à l'objectif voté dans la loi de financement de la sécurité sociale pour 2009. Malgré tout, le déficit s'avère abyssal, à cause du manque de recettes dû à la crise mondiale. Lundi dernier, Eric Woerth, le ministre du Budget, a été interviewé par le quotidien Les Echos. Vous trouverez le texte ici. La fin nous concerne directement. A la question "Comment limiter la progression des dépenses sociales ?", M. Woerth commence par confirmer qu'il n'y aura pas d'alerte, en se félicitant du fait que nous respections l'ONDAM. C'est seulement la seconde fois que cela arrive depuis 1997 !

Mais aussitôt, le ministre du Budget annonce que cette bonne nouvelle ne l'empêchera pas de prendre des mesures conservatoires dans les prochaines semaines, pour être bien sûr que nous ne dérapions pas (ses mots exacts sont "afin de conforter ce strict respect de l'ONDAM"). Pour résumer, quand nous coûtons plus que prévu, on nous montre du doigt et on nous sanctionne. Mais quand nous coûtons moins ou autant que prévu, on cherche aussi des mesures !

Il faudra ensuite s'attendre à de nouvelles réformes structurelles dans le cadre de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2010, qui sera votée par le Parlement à l'automne. Les propositions précises viendront dès cet été, avec l'ouverture de "débats incontournables" sur la solidité financière, l'équité et l'efficacité du système de santé français. Je sens que je n'ai pas fini de vous annoncer de lourds nuages à l'horizon :-(


Je profite d'ailleurs de ce sujet pour tenter d'expliquer l'état d'esprit de ce blog. Voici quelques objections entendues ici et là :
  1. "Il est trop facile de rester à l'écart et de critiquer tout ce qui est fait." C'est certain. Mais avec cet argument, on peut aussi interdire la presse, qui passe son temps à discourir sur les actes des élus (politiques et syndicalistes). Je ne prétends pas être journaliste, bien sûr, mais un transmetteur d'informations, pratiques ou générales. Cette position excentrée ne m'empêche pas d'être admiratif devant le dévouement de ceux qui nous défendent bénévolement.
  2. "Il existe des débats dans les syndicats départementaux, il suffit d'adhérer et d'aller aux réunions." Oui, mais chercher à tout contrôler, y compris le débat, n'est pas une preuve de confiance en soi.
  3. "La profession a bénéficié de réelles avancées qu'il est trop facile de nier." D'ailleurs, je ne les nie pas. On peut citer l'évolution de la nomenclature et la reconnaissance de notre droit au diagnostic en 2002. Mais la nomenclature n'a évolué qu'à la marge : l'écrasante majorité des actes est à AMO 10,1 et 12,1. Il y a 30 ans, c'était 10 et 12. Les bilans principaux sont passés de 12 à 16 puis 24 ; on a créé les AMO 13, 14 et 15. Mais cela ne constitue pas le coeur de notre activité. L'AMO 15 est même une régression : auparavant c'était AMO 12, mais sur 30 minutes. Quant à la reconnaissance du bilan, que nous apporte-t-elle concrètement ? Il faut toujours demander une ordonnance et rédiger un long compte rendu écrit. Je n'en discute pas l'intérêt, mais je ne vois pas l'avancée dans ma pratique quotidienne. Depuis les années 60, tout se passe comme si nous ne devions penser qu'à une chose : faire reconnaître notre profession. C'était en effet un préalable à l'époque. Actuellement, on peut chercher aussi à défendre notre champ d'intervention, sans pour autant sauter sur sa chaise comme un cabri en criant : "j'existe j'existe j'existe !". Une fois qu'on existe, il est naturel de chercher à bien vivre. Or, 45 ans après la création du diplôme, nous sommes toujours dans la phase 1 : les principales avancées concernent notre statut.
  4. Ce n'est pas en prônant le découragement que l'on fait avancer les choses. On peut répondre à cela que ce n'est pas en faisant semblant de croire que la profession progresse globalement, alors qu'elle a perdu 30% de pouvoir d'achat en 25 ans (voir ici), que l'on contribue à éveiller les consciences. Sans parler de l'évolution calamiteuse de la CARPIMKO (voir ici), dans le même laps de temps. Mieux vaut ouvrir des yeux lucides sur notre déclin collectif et chercher des solutions individuelles, puisque notre avenir commun est si sombre. C'est tout l'objet de ce blog.

2 commentaires:

tonio a dit…

"Chercher des solutions individuelles", en tant que paramédical pessimiste ( ou réaliste c'est selon), j'adhère totalement à ce discours, le problème est que nous n'avons pas une grande marge de manœuvre...

Guillaume a dit…

C'est ce que je pensais avant de me lancer dans cette direction, en 2002. A cette époque, je n'avais que ma résidence principale et une assurance-vie, un peu comme la plupart d'entre nous.

Et en 7 ans, j'ai constitué un patrimoine de 452 000 € hors résidence principale, dont 262 000 € sont acquis (le reste est encore à rembourser aux banques). Bien entendu, cette progression a été accélérée par le boom de l'immobilier et le chiffre va être revu à la baisse cette année. Mais vous voyez qu'il y a de quoi faire.

Je précise que j'ai 2 enfants, que ma femme ne travaille plus (mais s'occuper de nos fils est un travail), que nous ne vivons pas comme des moines et que je respecte complètement la nomenclature : je dormirais trop mal si je me transformais en margoulin. Le tout est donc d'avoir la bonne stratégie et les bons produits d'épargne (merci à mes conseillers). C'est à la portée de tout le monde, puisque c'était à ma portée